Chantal a regardé les premiers épisodes d’«Entourage» et elle s’est tellement répandue en «excellent», «super» et autres «délectable», que Patrick a pris le train en marche pour suivre avec elle les aventures de ces New-Yorkais un peu bas de plafond, qui partent à Hollywood rejoindre leur copain promis à un avenir de star de ciné. On les suit donc après les joints du petit-dèje dans les partys glam-décadentes de L. A. Sous le soleil de Californie, filles et garçons semblent n’avoir qu’un seul but dans la vie: «baiser un maximum de stars».
Tout ce cynisme, Patrick, ça l’a déstabilisé: c’était comme si on lui faisait sentir 1) qu’il était définitivement passé du côté des vieux ringards, 2) que sa jeunesse à lui, en dépit de folles bitures et d’échappées cochonnes, n’avait été qu’une retraite au couvent face à l’estomaquante endurance sexuelle de ces jeunes débiles.
La cerise sur le gâteau, c’est que Chantal, elle, ne semblait pas perturbée le moins du monde. D’où ça lui venait, tout ce know-how, hein? «Mais arrête! lui a-t-elle lancé. Depuis le dernier Tom Wolfe, tout le monde sait que le nouveau hobby de la jeunesse US, c’est de niquer des célébrités.» «Mais ça craint!» «Mais oui… Mais c’est marrant, aussi!» «Ben là, tu vois, ton attitude est complètement hypocrite!» «Mais pas du tout! Et puis relaxe! C’est juste une série… Allez, détends-toi… Tu veux que je t’amène une autre bière?» «Non, je veux qu tu me fasses ce que la blonde à gros seins aurait fait à Vince dans la piscine, si Ari n’avait pas débarqué…»
28 avril 2007
21 avril 2007
QuietComfort3: l'addiction
Sam a toujours trouvé que même s'il est vachement sympa, Juan est un frimeur. Surtout en matière d'équipement électronique. Car dans ce domaine à haut snobisme ajouté, tout ce que Juan possède est top. Et chacun de ses gadgets électroniques high-tech high-design est pour lui comme un voluptueux marche-pied vers l'extase et la paix intérieures. Au point que quand son téléphone Bang & Olufsen tinte suavement ou quand ses micro-enceintes multiorientées Bose l'enveloppent de leur sonorité satinée, Juan est dans un état qui doit se rapprocher de celui qu'atteint le dalaï-lama après cinq heures de méditation: carrément second.
Sa dernière acquisition, c'est un casque. Mais pas n'importe lequel, évidemment. Car ce casque-là (nom de code Bose QuietComfort3) ne sert pas qu'à écouter de la musique avec une qualité sonore exceptionnelle, non: ce qu'il sait faire, surtout, c'est distiller... du silence. Et affranchir celui qui le porte de l'incessante rumeur du monde pour lui offrir le luxe ultime... du rien - tout ça pour la modique somme de 648 francs, frais de port non compris. «Mais on devient super vite accro, a confié Juan à Sam. Moi, en tout cas, je souffre chaque fois que je dois l'enlever.» Et comme il voyait que Sam ne le croyait pas, Juan lui a prêté son QuietComfort3.
C'était il y a deux semaines. Aujourd'hui, Sam a reçu le sien par courrier et éprouvé un soulagement colossal. Là, c'est bon, le bébé peut arriver: Sam, maintenant, a les munitions nécessaires pour aller affronter Cora en salle d'accouchement.
Sa dernière acquisition, c'est un casque. Mais pas n'importe lequel, évidemment. Car ce casque-là (nom de code Bose QuietComfort3) ne sert pas qu'à écouter de la musique avec une qualité sonore exceptionnelle, non: ce qu'il sait faire, surtout, c'est distiller... du silence. Et affranchir celui qui le porte de l'incessante rumeur du monde pour lui offrir le luxe ultime... du rien - tout ça pour la modique somme de 648 francs, frais de port non compris. «Mais on devient super vite accro, a confié Juan à Sam. Moi, en tout cas, je souffre chaque fois que je dois l'enlever.» Et comme il voyait que Sam ne le croyait pas, Juan lui a prêté son QuietComfort3.
C'était il y a deux semaines. Aujourd'hui, Sam a reçu le sien par courrier et éprouvé un soulagement colossal. Là, c'est bon, le bébé peut arriver: Sam, maintenant, a les munitions nécessaires pour aller affronter Cora en salle d'accouchement.
14 avril 2007
Le caca de chat
Certaines hérédités finissent immanquablement par vous rattraper. Même si vous aviez longtemps cru leur échapper les doigts dans le nez, parce que reproduire les schémas lamentables, c’est vraiment pas votre genre. Mais paf, voilà qu’un beau jour, vous vous retrouvez en plein dedans.Mon schéma héréditaire lamentable à moi, c’est le caca de chat.
Séquence souvenir: j’ai 6 ans, on est à table et ma mère a préparé une salade russe maxi mayo – un classique de la gastro seventies, heureusement largement tombé dans l’oubli depuis. Je fronce le nez devant ce monticule informe barbouillé de blanc et je demande: «C’est quoi, ça?» A quoi ma mère répond sèchement: «Du caca de chat!» Cette réaction à deux balles pétrie d’agressivité démontre à quel point ma mère était incapable de prendre la moindre distance: se laisser piquer au vif par une gosse de 6 ans, c’est pitoyable, on est d’accord.
Séquence aujourd’hui: je viens de préparer un succulent «risotto verde» avec plein de légumes frais – notre mayo contemporaine, si on y réfléchit bien, y’a pas un plat où on n’en met pas. J’apporte triomphalement ma marmite à table. L’aîné fronce le nez en scrutant le contenu et demande: «C’est quoi, ce truc vert?» Je n’en reviens pas. Ce que ce gosse est ingrat! Et moi qui vient de passer deux heures en cuisine! Deux! J’essaye de me maîtriser. Je veux rester calme, souveraine, et lui dire avec douceur: «C’est du risotto! Tu vas adorer!» Mais le piège atavique se referme, implacable. Et je m’entends articuler sèchement: «Du caca de chat!»
Séquence souvenir: j’ai 6 ans, on est à table et ma mère a préparé une salade russe maxi mayo – un classique de la gastro seventies, heureusement largement tombé dans l’oubli depuis. Je fronce le nez devant ce monticule informe barbouillé de blanc et je demande: «C’est quoi, ça?» A quoi ma mère répond sèchement: «Du caca de chat!» Cette réaction à deux balles pétrie d’agressivité démontre à quel point ma mère était incapable de prendre la moindre distance: se laisser piquer au vif par une gosse de 6 ans, c’est pitoyable, on est d’accord.
Séquence aujourd’hui: je viens de préparer un succulent «risotto verde» avec plein de légumes frais – notre mayo contemporaine, si on y réfléchit bien, y’a pas un plat où on n’en met pas. J’apporte triomphalement ma marmite à table. L’aîné fronce le nez en scrutant le contenu et demande: «C’est quoi, ce truc vert?» Je n’en reviens pas. Ce que ce gosse est ingrat! Et moi qui vient de passer deux heures en cuisine! Deux! J’essaye de me maîtriser. Je veux rester calme, souveraine, et lui dire avec douceur: «C’est du risotto! Tu vas adorer!» Mais le piège atavique se referme, implacable. Et je m’entends articuler sèchement: «Du caca de chat!»
31 mars 2007
Back To Basics
Quelque chose ne va pas, Sean le sent bien. Un truc, en lui, est sur le point de céder. De craquer. Aucun doute, il flirte avec la limite. Et le test sur Internet vient de confirmer ce qu’il pressent depuis un bon moment: le burn out le guette.
Ça y est, le mot est lâché: burn out. Deux syllabes qui résument implacablement ce qui lui arrive. A lui, Sean, qui se défonce sans compter, alors que tout le monde s’en fout. A lui, Sean, qui sera bientôt complètement cramé. Dans l’indifférence générale.
Sans compter que les symptômes annonciateurs se multiplient à vitesse grand V: il a du mal à se lever le matin (quatre heures de sommeil ne lui suffisent plus), son rendement professionnel diminue (comment expliquer sinon la stagnation de son bonus), il se sent désabusé (les hedge funds l’enthousiasment moins), il a l’impression que personne ne remarque ses efforts (à l’image de Gloor qui lui a démoli le point b de son concept stratégique durant toute la séance de ce matin) et il oublie ses rendez-vous (comme cette récente visite ratée chez le pédiatre avec Pirkko, précisément parce qu’il était absorbé par la formulation du fameux point b).
Bref, s’il veut enrayer cette spirale, Sean doit réagir: 1) en posant des limites, 2) en redéfinissant ses aspirations professionnelles profondes. Un sacré challenge. Mais que Sean relève sans hésiter. 1) Il demande à sa secrétaire d’appeler Lumi pour lui dire qu’il ne pourra plus amener Tuula au cours de musique, 2) il se renverse dans son fauteil en méditant au meilleur moyen d’anéantir Gloor.
Ça y est, le mot est lâché: burn out. Deux syllabes qui résument implacablement ce qui lui arrive. A lui, Sean, qui se défonce sans compter, alors que tout le monde s’en fout. A lui, Sean, qui sera bientôt complètement cramé. Dans l’indifférence générale.
Sans compter que les symptômes annonciateurs se multiplient à vitesse grand V: il a du mal à se lever le matin (quatre heures de sommeil ne lui suffisent plus), son rendement professionnel diminue (comment expliquer sinon la stagnation de son bonus), il se sent désabusé (les hedge funds l’enthousiasment moins), il a l’impression que personne ne remarque ses efforts (à l’image de Gloor qui lui a démoli le point b de son concept stratégique durant toute la séance de ce matin) et il oublie ses rendez-vous (comme cette récente visite ratée chez le pédiatre avec Pirkko, précisément parce qu’il était absorbé par la formulation du fameux point b).
Bref, s’il veut enrayer cette spirale, Sean doit réagir: 1) en posant des limites, 2) en redéfinissant ses aspirations professionnelles profondes. Un sacré challenge. Mais que Sean relève sans hésiter. 1) Il demande à sa secrétaire d’appeler Lumi pour lui dire qu’il ne pourra plus amener Tuula au cours de musique, 2) il se renverse dans son fauteil en méditant au meilleur moyen d’anéantir Gloor.
24 mars 2007
Réchauffe en vue?
A peine Paolo avait-il tourné les talons que Cora a attrapé le téléphone et appelé Chantal.
- J'ai une exclu!
- Quoi?
- Je crois que Paolo est sur un plan réchauffe avec Anke!
- Quoi?!
- Je t'assure!
- Mais il l'a jetée il y a vingt ans, il n'a plus jamais demandé de ses nouvelles et là...
- Ben justement! Là, il a reprononcé son nom!
- Non!
- Siii! Au moins trois fois!
- Et qu'est-ce qu'il voulait?
- Oh il a fait comme s'il était là pour prendre des nouvelles, papoter... D'ailleurs, il avait apporté des chips Burts Hot Chili Lemon, super bonnes, d'ailleurs...
- Arrête de penser qu'à bouffer!
- Euh ouais. Bon alors il me raconte l'air de rien qu'il a aperçu Anke de loin l'autre jour près de l'hôpital et il me demande si je sais si elle bosse toujours là...
- Nom de Dieu!
- Tu l'as dit! Et il rougissait!
- Paolo?
- En personne! Et t'aurais dû voir! Il bâfrait les chips, genre pour se donner contenance et moi ça m'a énervée, parce qu'avec mon ventre j'arrivais pas à allonger le bras vers le plat aussi vite que lui...
- Arrête avec tes chips!
- Ouais. Donc je lui ai demandé s'il voulait son numéro.
- Et?
- Il a dit ouiiii!
- Donc il va l'appeler!
- Tu l'as dit.
- Ce serait quand même incroyable...
- Tu l'as dit.<code><br/></code>- Arrête de répéter tout le temps tu l'as dit.
- Et toi arrête de m'engueuler.
- Okay. Bon, il faut que t'appelles Anke.<code><br/></code>- Non, impossible.
- Et pourquoi ça?<code><br/></code>- Parce que j'ai des contractions.
- Ah... Merde, c'est vraiment pas le moment...<code><br/></code>- Tu l'as dit! Non seulement c'est trop tôt, mais en plus avec cette histoire de réchauffe, j'ai vraiment d'autres priorités...
- J'ai une exclu!
- Quoi?
- Je crois que Paolo est sur un plan réchauffe avec Anke!
- Quoi?!
- Je t'assure!
- Mais il l'a jetée il y a vingt ans, il n'a plus jamais demandé de ses nouvelles et là...
- Ben justement! Là, il a reprononcé son nom!
- Non!
- Siii! Au moins trois fois!
- Et qu'est-ce qu'il voulait?
- Oh il a fait comme s'il était là pour prendre des nouvelles, papoter... D'ailleurs, il avait apporté des chips Burts Hot Chili Lemon, super bonnes, d'ailleurs...
- Arrête de penser qu'à bouffer!
- Euh ouais. Bon alors il me raconte l'air de rien qu'il a aperçu Anke de loin l'autre jour près de l'hôpital et il me demande si je sais si elle bosse toujours là...
- Nom de Dieu!
- Tu l'as dit! Et il rougissait!
- Paolo?
- En personne! Et t'aurais dû voir! Il bâfrait les chips, genre pour se donner contenance et moi ça m'a énervée, parce qu'avec mon ventre j'arrivais pas à allonger le bras vers le plat aussi vite que lui...
- Arrête avec tes chips!
- Ouais. Donc je lui ai demandé s'il voulait son numéro.
- Et?
- Il a dit ouiiii!
- Donc il va l'appeler!
- Tu l'as dit.
- Ce serait quand même incroyable...
- Tu l'as dit.<code><br/></code>- Arrête de répéter tout le temps tu l'as dit.
- Et toi arrête de m'engueuler.
- Okay. Bon, il faut que t'appelles Anke.<code><br/></code>- Non, impossible.
- Et pourquoi ça?<code><br/></code>- Parce que j'ai des contractions.
- Ah... Merde, c'est vraiment pas le moment...<code><br/></code>- Tu l'as dit! Non seulement c'est trop tôt, mais en plus avec cette histoire de réchauffe, j'ai vraiment d'autres priorités...
17 mars 2007
Pouvoir parler à quelqu'un
La scène représente deux mères dans le bus: D avec son nourrisson (3 semaines) et E avec son enfant (9 mois).
E: Et l'allaitement, ça roule?
D: Super bien, c'est trop chou, comme contact, c'est...
E: Ouais, c'est génial! Moi j'ai adoré et franchement, j'ai pas trouvé facile, le sevrage, surtout avec tous ces gens qui te culpabilisent quand tu passes pas au bib du jour au lendemain, alors que franchement y'a rien de plus naturel...
D: Mmmh, je peux pas encore vraiment....
E: Mais c'est net! Y'a plein de cultures où on allaite les enfants super longtemps! Moi je comprends pas toute cette réticence, comme si c'était un truc malsain, pervers... Enfin, l'essentiel, c'est de t'écouter toi et de pas les laisser te mettre la pression! Parce que c'est ton corps, ton bébé, ton lien! C'est toi qui décide, faut pas déconner, ça regarde personne à part toi, faut laisser personne vivre cette histoire à ta place...
D (baisse la voix): Bon, y'a juste que dormir en soutien-gorge...
E (éclate d'un rire sonore): Ha, ha, ha! Ah ouais, je vois! T'es le genre généreux qui en met partout, hein? Ha, ha, ha! Faut le soutif avec machins absorbants dedans, sinon tu te réveilles trempe... Ha, ha, ha! Qu'est-ce que ça me fait marrer, maintenant, mais bon, c'est vrai que sur le moment, c'est mezzo comme impression! Ha, ha, ha!
D (glaciale): Ouais, mezzo, vraiment et...
E: Mais bon, l'essentiel, tu vois, c'est de pouvoir en parler librement. Avec quelqu'un qui t'écoute et qui sache s'effacer sans projeter sa propre histoire sur ton vécu, tu vois ce que je veux dire?
E: Et l'allaitement, ça roule?
D: Super bien, c'est trop chou, comme contact, c'est...
E: Ouais, c'est génial! Moi j'ai adoré et franchement, j'ai pas trouvé facile, le sevrage, surtout avec tous ces gens qui te culpabilisent quand tu passes pas au bib du jour au lendemain, alors que franchement y'a rien de plus naturel...
D: Mmmh, je peux pas encore vraiment....
E: Mais c'est net! Y'a plein de cultures où on allaite les enfants super longtemps! Moi je comprends pas toute cette réticence, comme si c'était un truc malsain, pervers... Enfin, l'essentiel, c'est de t'écouter toi et de pas les laisser te mettre la pression! Parce que c'est ton corps, ton bébé, ton lien! C'est toi qui décide, faut pas déconner, ça regarde personne à part toi, faut laisser personne vivre cette histoire à ta place...
D (baisse la voix): Bon, y'a juste que dormir en soutien-gorge...
E (éclate d'un rire sonore): Ha, ha, ha! Ah ouais, je vois! T'es le genre généreux qui en met partout, hein? Ha, ha, ha! Faut le soutif avec machins absorbants dedans, sinon tu te réveilles trempe... Ha, ha, ha! Qu'est-ce que ça me fait marrer, maintenant, mais bon, c'est vrai que sur le moment, c'est mezzo comme impression! Ha, ha, ha!
D (glaciale): Ouais, mezzo, vraiment et...
E: Mais bon, l'essentiel, tu vois, c'est de pouvoir en parler librement. Avec quelqu'un qui t'écoute et qui sache s'effacer sans projeter sa propre histoire sur ton vécu, tu vois ce que je veux dire?
10 mars 2007
Le Scorsese de la deuxième chance
Martin Scorsese a enfin reçu ses Oscars et Paolo, ça lui a fait quelque chose. D'abord parce qu'il a toujours considéré Scorsese comme un génie - le fait que Sharon Stone soit dix fois plus bandante dans «Casino» que dans «Basic Instinct» en est la preuve irréfutable, à ses yeux. Mais surtout, il se sent une sorte d'intimité secrète avec le papa des «Goodfellas», notamment depuis qu'il sait que c'est lui qui a réalisé en 1987 le clip de Robbie Robertson «Somewhere Down The Crazy River».
Objectivement, ledit clip n'arrive par à la cheville de «Raging Bull», mais pour Paolo, le redécouvrir, ç'a été une colossale madeleine audio-visuelle: il lui a suffi de réentendre la voix de Robertson crooner «Catch the blue train...» pour se retrouver vingt ans en arrière, dans cette chambre d'hôtel borgne à New York, où il avait passé trois semaines à pélos à faire des trucs hyperlubriques avec Anke... Ah! Le New York eighties! Vertigineux, déferlant, ultraglauque! Paolo revoyait tout: lui, jeune et très cool, Anke, vachement belle et insatibale, leurs orgies de nachos-margharita dans Tribeca, leurs kilos de joints, les groupes grunge au CBGB, Anke en train de vomir, lui en train de vomir, Anke en train de lui... Stoop! Et dire qu'il avait été assez naze à l'époque pour la plaquer comme le dernier des salauds...
Paolo a senti l'aiguillon de la nostalgie, mais aussi qu'il n'était pas seul. Pas de doute, Martin et Robbie lui faisaient signe: «T'as bientôt 40 ans, mais pas trop de pneu: t'as droit à une deuxième chance.»
Objectivement, ledit clip n'arrive par à la cheville de «Raging Bull», mais pour Paolo, le redécouvrir, ç'a été une colossale madeleine audio-visuelle: il lui a suffi de réentendre la voix de Robertson crooner «Catch the blue train...» pour se retrouver vingt ans en arrière, dans cette chambre d'hôtel borgne à New York, où il avait passé trois semaines à pélos à faire des trucs hyperlubriques avec Anke... Ah! Le New York eighties! Vertigineux, déferlant, ultraglauque! Paolo revoyait tout: lui, jeune et très cool, Anke, vachement belle et insatibale, leurs orgies de nachos-margharita dans Tribeca, leurs kilos de joints, les groupes grunge au CBGB, Anke en train de vomir, lui en train de vomir, Anke en train de lui... Stoop! Et dire qu'il avait été assez naze à l'époque pour la plaquer comme le dernier des salauds...
Paolo a senti l'aiguillon de la nostalgie, mais aussi qu'il n'était pas seul. Pas de doute, Martin et Robbie lui faisaient signe: «T'as bientôt 40 ans, mais pas trop de pneu: t'as droit à une deuxième chance.»
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