Quelque chose ne va pas, Sean le sent bien. Un truc, en lui, est sur le point de céder. De craquer. Aucun doute, il flirte avec la limite. Et le test sur Internet vient de confirmer ce qu’il pressent depuis un bon moment: le burn out le guette.
Ça y est, le mot est lâché: burn out. Deux syllabes qui résument implacablement ce qui lui arrive. A lui, Sean, qui se défonce sans compter, alors que tout le monde s’en fout. A lui, Sean, qui sera bientôt complètement cramé. Dans l’indifférence générale.
Sans compter que les symptômes annonciateurs se multiplient à vitesse grand V: il a du mal à se lever le matin (quatre heures de sommeil ne lui suffisent plus), son rendement professionnel diminue (comment expliquer sinon la stagnation de son bonus), il se sent désabusé (les hedge funds l’enthousiasment moins), il a l’impression que personne ne remarque ses efforts (à l’image de Gloor qui lui a démoli le point b de son concept stratégique durant toute la séance de ce matin) et il oublie ses rendez-vous (comme cette récente visite ratée chez le pédiatre avec Pirkko, précisément parce qu’il était absorbé par la formulation du fameux point b).
Bref, s’il veut enrayer cette spirale, Sean doit réagir: 1) en posant des limites, 2) en redéfinissant ses aspirations professionnelles profondes. Un sacré challenge. Mais que Sean relève sans hésiter. 1) Il demande à sa secrétaire d’appeler Lumi pour lui dire qu’il ne pourra plus amener Tuula au cours de musique, 2) il se renverse dans son fauteil en méditant au meilleur moyen d’anéantir Gloor.