tag:blogger.com,1999:blog-17754690017248748472024-02-19T07:53:35.587-08:00Chambre avec vieChambre avec viehttp://www.blogger.com/profile/00116873236257222169noreply@blogger.comBlogger162125tag:blogger.com,1999:blog-1775469001724874847.post-25681551821639525642010-07-03T06:50:00.000-07:002010-09-22T06:54:56.403-07:00People in a Room (3): The Last Brunch?<span class="tx">Le chéri, l’aîné et le cadet sont rassemblés avec moi autour de la table au petit déjeuner. C'est que l'heure est grave.</span><br />
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<span class="tx">«Bon, alors, voilà le topo, dis-je. L’idée, c’est une grande totale. Donc on ouvre sur Cora qui est dans le parc...» Je joins le geste à la parole en écartant la cafetière et le sucrier pour qu’on voie bien la scène. Je précise encore: «Cora est en tenue de jogging et elle a un rencart secret avec Jorge. Elle fait les cent pas en l'att...» «Dis, ils l’ont déjà fait, Cora et Jorge?», m'interrompt malicieusement Anke en surgissant des croissants. «Je me pose la même question», dit Paolo, qui tape dans les viandes froides, à cheval sur un quartier de tomate. Je fronce sévèrement les sourcils pour qu'ils me laissent poursuivre mon exposé: «Donc Cora fait les cent pas, dis-je avec un regain d'autorité dans la voix. Elle a envoyé un SMS hot à Jorge, elle en peut plus mais se sent vachement coupable aussi, enfin, le truc classique. Mais au moment où Jorge se pointe et où Cora se prépare à courir vers lui, paf, il y a Julie et Marc qui déboulent et qui lui disent avec des tas d’exclamations <em>Ah ben ça alors! Cora! Allez viens, on va jogger tous les trois! Si, si, si!</em> Et Cora ne sait pas comment se dépatouiller, parce qu’elle ne peut pas leur dire <em>Lâchez-moi la canne, j’ai rencart avec mon amant</em>.»</span><br />
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<span class="tx">«Héhé!, clame triomphalement Anke. Tu dis 'amant'. Donc c’est qu’ils l’ont fait, non?» «Elle veut dire 'amant' au sens large, corrige Isabel en soulevant précautionneusement le couvercle de la cafetière. N'est-ce pas, ma chérie?» «Euh, ouais», dis-je, éberluée, en la regardant exécuter un saut de l'ange dans le café. «Quelqu'un peut me passer le sucre?», roucoule Isabel du fond de la cafetière. Le chéri lui tend distraitement le sucrier et enchaîne, comme si de rien n'était: «Donc Cora est obligée de les suivre?» Je mets trois secondes à reprendre mes esprits: «Euh... Elle fait la gueule, bien sûr. Mais ce qu’elle ne remarque pas, c’est que Julie envoie en douce un SMS à Chantal, genre <strong>jorge out!</strong> Et là, on enchaîne sur Chantal et Patrick qui sont à une terrasse et qui exultent: leur plan a fonctionné et…» «Attends, attends, fait Juan, perché en haut de la carafe de jus d’orange. C’est quoi, le plan?» J'en reviens pas! En plus, je me justifie: «Ben que Cora puisse pas glisser sur la pente savonneuse de l’adultère…» «Et tu penses sérieusement que ça va l’arrêter si elle a envie de se le faire? demande Sean, surgi du pot de miel et qui se pourlèche les doigts, l'air sardonique. Franchement, il faut un plan autrement plus perfide que ça. Genre Jorge est Chilien en situation irrégulière et Sam a décidé d’aller le dénoncer à la police des étrangers. Ou alors de payer des mecs pour qu’ils lui cassent la gueule et…» «Mais t’es malade ou quoi?», interjette Lumi, en lui flanquant un coup de couteau à beurre sur la tête.</span><br />
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<span class="tx">Je veux leur intimer de se tenir tranquilles en tapant du poing sur la table, mais le cadet me coupe le sifflet entre deux aspirations de cacao à la paille: «Il pourrait pas y avoir un super-héros qui casserait la gueule à Jorge?», suggère-t-il. «Ouais!», renchérissent Mati et Leo, en surfant sur une cascade de rice crispies qui s'abat sur le plancher. «Ça y est, soupirent bruyamment de conserve Tuula, Marion et Tessa, qui exécutent de gracieuses arabesques au Nutelle sur leur tranche de tresse. Les garçons et leurs idées, faut toujours que ça finisse comme Sam Ku Kai…» «Ouais, ben en attendant, c’est toujours moins nul que Hannah Montana!», assène l’aîné en postillonnant la bouche pleine. Je veux lui dire de la fermer quand il mastique et leur rappeler à tous que <em>c'est moi</em> qui raconte l'histoire, mais Paolo me pique du salami dans mon assiette et objecte: «Ce que je capte pas, c’est pourquoi Sam est pas au courant. Au fait, t'as pas des œufs? Je m'ferai bien un p'tit coque, là...»</span><br />
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<span class="tx">Je scrute la scène, le boxon phénoménal sur la table et leurs visages interrogateurs, un à un, tandis que le chéri me souffle: «C’est limite envahissant, ce matin, non?» Il a raison. Alors d'un geste preste, je dégaine ma Boîte Chambreuse planquée derrière le toaster, je les rafle tous autant qu'ils sont, avant qu'ils aient eu le temps de dire ouf, et je les fourre dedans séance tenante, en dépit de leurs protestations – avant de lancer la Boîte à Kormann par-dessus les röstis: qu’il se démerde.</span><br />
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhb5jM6Q3IBraD9tGQSzddH5kFyP1IVFToXKwmC2m9XfVh9-ez5IqcMC0YPOag3ACkE6HGsN0pUco5rS3axB6yff5CXHSqwezuPkC1fHxvHi6xGA6tl-8I7_5ACHQGqKOou7l7d-4av3q0/s1600/2010.07.03.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" px="true" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhb5jM6Q3IBraD9tGQSzddH5kFyP1IVFToXKwmC2m9XfVh9-ez5IqcMC0YPOag3ACkE6HGsN0pUco5rS3axB6yff5CXHSqwezuPkC1fHxvHi6xGA6tl-8I7_5ACHQGqKOou7l7d-4av3q0/s400/2010.07.03.jpg" width="337" /></a></div><br />
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<span class="tx"><em>Cet épisode est le dernier de «Chambre avec vie». Notre aventure SBF avait démarré il y a cinq ans avec une fondue devant la télé et s'arrête ici sur ce brunch dévastateur! Nous sommes très reconnaissants à tous les Chambreurs qui nous ont lus et soutenus pendant ces 161 épisodes et nous remercions bien bas nos Habitants et nos Guest-Stars qui se sont si admirablement prêtés au jeu. A toutes et à tous, un très bel été et une excellente continuation!</em></span>Chambre avec viehttp://www.blogger.com/profile/00116873236257222169noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1775469001724874847.post-63512117963232459962010-06-26T06:46:00.000-07:002010-09-22T06:55:15.905-07:00People in a Room (2): les rumeurs<span class="tx">Sean ouvre Internet, google <strong>chambre avec vie</strong>, clique au hasard l'un des 50'800'000 résultats et lit:</span><br />
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<span class="tx">"Depuis que la fin de «Chambre avec vie» a été officiellement annoncée, la liste des stars qui ont rendu publiques leur affliction et leur déception ne cesse de s’allonger. «Je trouve scandaleux que Britney ait pu être guest-star et pas moi, a déclaré Paris Hilton. Surtout maintenant qu’on sait qu’elle se fait photoshoper la cellulite!». «On en avait discuté, ils avaient promis, je devais en être!, a tonné Sean Penn. Je suis sûre que tout ça, c’est politique!» «Ils m’ont oublié», aurait confié avec tristesse Barack Obama à sa fille Sasha – qui s’en serait ouverte le lendemain à sa maîtresse d’école en fondant en larmes. «Fuck them!», tel a été le seul commentaire des Beastie Boys, qui avaient été pourtant très sérieusement pressentis comme guest-stars par quelques Chambreurs initiés…"</span><br />
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<span class="tx"><em>Oh my God!</em>, gémit Sean, il manquait plus que ça. Il clique plus loin:</span><br />
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<span class="tx">"Les insinuations de promesses non tenues ont été fermement démenties par les Concierges. Interrogés sur l’ampleur de la dramatisation, les auteurs du SBF ont toutefois admis avoir subi des pressions «parfois importantes» de la part de dizaines d’agents désireux de glisser encore la vedette avec laquelle ils étaient sous contrat dans les derniers épisodes de «Chambre avec vie». Denis Kormann a refusé de commenter la rumeur selon laquelle Scarlett Johansson était prête à poser nue pour lui, rien que pour avoir le droit de figurer au générique du feuilleton mythique. Mais force est de constater que…"</span><br />
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<span class="tx">Bordel de bordel, siffle Sean, même pour Scarlett, ils sont au courant! Sean n’y tient plus, il referme son Internet, il est à cran. Toute cette <em>fucking publicity</em>! Sans compter que depuis des jours, il est assailli de mails et de coups de téléphone: «Pouvez-vous confirmer la rumeur selon laquelle Cora trompe Sam avec Jorge le joggeur? Sam est-il effondré ou prêt à pardonner?» «Le WWF affirme que Chantal et Patrick ont dépassé leur quota d’émissions de CO2, avez-vous des informations à ce sujet? Etes-vous choqué?» «Les acteurs du commerce de détail ont publié aujourd’hui un communiqué où ils tirent la sonnette d’alarme: depuis que Juan a mis à disposition sur le net sa recette de tartine sensuelle, ils sont en rupture de stocks de foie de volaille. Pensez-vous que Juan devrait propose une alternative végétarienne?» Et ainsi de suite.</span><br />
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<span class="tx">Et lui qui voulait retrouver du boulot en mettant en avant sa discrétion, sa fiabilité… <em>Vuuuuuuuu!</em> «Matiiii!, hurle Sean à l’attention de ses enfants qui sont en train de suivre le match USA-Algérie. Tu arrêtes <em>right now</em> avec ton vuvuzela de malheur!» «C’est pas moi, proteste Mati, c’est Pirkko qui imite le bruit!» <em>Vuuuuuuuu!</em> «Pirkkooooo!», gronde Sean. Il veut se lever, mais le téléphone sonne. Sean décroche. A l'appareil, il y a une journaliste qui lui demande: «Selon une source extrêmement fiable, c’est votre fille Tuula qui aurait eu l’idée de la création du groupe Facebook "Si tu continues avec ton vuvuzela, il va finir dans ton cul". Comment réagissez-vous à cette révélation? Pensez-vous que tout cela n’est finalement qu'un symptôme des dérives actuelles? Et est-ce qu’en tant que parent directement concerné, vous vous sentez vous aussi de plus en plus perdu dans ce monde globalisé dominé par les accélérations permanentes de la société de l’information?» </span><br />
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiQLYJj_7oCwvl848sB5QJydfl0jxdKB59LkJSaAR1B8aLFXnRAcqzcuSqH4Dl2XvIGZeUNCDfxcuk61Zd6VdCYPeeRU3VTtjSjJuxHfFmGTT0-yu6-X2EXYVAVqunrhc0bAgg7S209E4A/s1600/2010.06.26.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" px="true" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiQLYJj_7oCwvl848sB5QJydfl0jxdKB59LkJSaAR1B8aLFXnRAcqzcuSqH4Dl2XvIGZeUNCDfxcuk61Zd6VdCYPeeRU3VTtjSjJuxHfFmGTT0-yu6-X2EXYVAVqunrhc0bAgg7S209E4A/s400/2010.06.26.jpg" width="336" /></a></div>Chambre avec viehttp://www.blogger.com/profile/00116873236257222169noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1775469001724874847.post-18224878233121281482010-06-05T06:43:00.000-07:002010-09-22T06:46:05.768-07:00People in a Room (1): la tartine<span class="tx">Le magazine <em>Beauty&People </em>a invité les Concierges à recruter un Habitant de «Chambre avec vie» pour une séance interview et photo à paraître dans le dossier spécial du premier numéro de juin de <em>B&P</em>. Intitulé: «La bouffe et moi – recettes et confessions intimes». En Une: Brad Pitt confiant aux lectrices la recette qu’il aimerait qu’Angelina Jolie lui mitonne pour l’allumer après une longue journée de tournage. Les Concierges ont consulté Isabel qui connaît tout le gratin de la presse: elle leur a recommandé sans hésiter d’envoyer Juan au front, «rapport à son narcissisme pathologique». Et effectivement, Juan a immédiatement accepté. «Le concept, lui a expliqué l’assistant de la rédactrice en chef de <em>B&P</em>, c’est ‘un met, une rencontre, une émotion’. Avec, d’un côté, Brad, la star, et de l’autre, vous le mec normal. Vous captez?»</span><br />
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<span class="tx">Juan a surtout capté qu’il n’aurait pas droit à l’erreur et donc embauché Sean pour une «répète» pendant laquelle il lui a cuisiné son «met» et raconté sa «rencontre», son «émotion». Au terme de la séance, Sean lui a dit, ébahi: «Ta recette, elle est fantastique. Mais surtout, l’histoire! L’histoire!! Avec la Laotienne! Et sa belle-mère ukrainienne! Et ce pâté! Pis la coriandre!!! Wow!»</span><br />
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<span class="tx">Juan a donc fait l’interview avec la stagiaire de <em>B&P</em> et posé pour les photos comme un pro: gonflé à bloc. Puis le jour d’hier est enfin arrivé et il a pu se ruer au kiosque pour acheter le nouveau numéro de <em>B&P</em>: Brad Pitt trônait comme prévu à torse nu, en Une. Juan s’est mis à feuilleter et... et... et... rien! QUE DALLE! Les enfoirés! Son sang n’a fait qu’un tour. Il a aussitôt appelé <em>B&P</em> et à force de menacer la secrétaire, réussi à avoir Nadège Dirod du Gard, la rédactrice en chef.</span><br />
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<span class="tx">«Vous pouvez m’expliquer?» a fait Juan, glacial. «Ce serait plutôt à moi de vous demander des explications, a rétorqué Nadège. Vous nous adressez une recette ridicule à l’intitulé répugnant, et en plus, vous êtes un mythomane qui voulait profiter de notre magazine pour donner libre-cours à ses perversions!» Juan n’en a pas cru ses oreilles: «J’ai dû mal comprendre, là...» «Allons donc, a sifflé Nadège. A l’évidence, vous prenez vos fantasmes pour des réalités! Et vous pensez vraiment que quelqu’un va gober ça? La mousmé nympho et sa belle-mère ukrainienne qui vous auraient séduit, toutes les deux tout en vous préparant cette ‘tartine sensuelle laotienne’? Je vous en prie!» «Mais c’est la stricte vérité! Elle m’ont vraiment mis toutes les deux la...» «J’ai autre chose à faire que d’écouter les délires abjects d’un pauvre type comme vous, a coupé Nadège. Je vous fais envoyer les photos et nous en restons là.» Puis elle a raccroché. Avant de se tourner vers Isabel et de demander: «J’ai pas trop poussé, là?» «Mais non, a dit Isabel en lui tendant le plat. Ça lui fait les pieds. Et surtout, il est exclu que Marion découvre un jour imprimé dans un magazine les aventures plumard sauce Mékong de son paternel. T'en reprends une?» «Plutôt deux!, a fait Nadège avec gourmandise. C’est stupéfiant, cette recette, j’ai rarement mangé un truc aussi bon!» Elle a pris une grosse morse de «tartine sensuelle laotienne» préparée selon la recette de Juan avant d’enchaîner, la bouche pleine: «Et donc, la belle-mère était vraiment en train de hacher la coriandre quand il a senti...»</span><br />
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<span class="tx"><em>Par respect pour les âmes sensibles et les jeunes Chambreurs, les Concierges ont décidé de stopper ici la retranscription.</em></span><br />
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhLmofIaholvKnZKIW_hiHcJumKc5aRpG5gNwWPu24unm-f0fgiGeu1IgpLEHfKlNaUBjmz6w01K88AlaJez2xGSWgJfVR-APz-xXHesNvgeGon8lhDExZcUp1wnE9b-Nay0HvURHzWf3A/s1600/2010.06.05.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" px="true" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhLmofIaholvKnZKIW_hiHcJumKc5aRpG5gNwWPu24unm-f0fgiGeu1IgpLEHfKlNaUBjmz6w01K88AlaJez2xGSWgJfVR-APz-xXHesNvgeGon8lhDExZcUp1wnE9b-Nay0HvURHzWf3A/s400/2010.06.05.jpg" width="346" /></a></div>Chambre avec viehttp://www.blogger.com/profile/00116873236257222169noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1775469001724874847.post-90265274364519408672010-05-22T06:41:00.000-07:002010-09-22T06:43:38.809-07:00Terrains glissants<em>Il y a trois semaines:</em> Sam reçoit un SMS de Muriel et forcément, parce que c’est Muriel, Sam a les genoux qui flanchent. Alors quand Muriel lui propose qu’ils se voient dans le parc «un de ces quatre», Sam smse aussitôt «OK! Mercredi en 8?» et annonce à Cora le soir même que mercredi dans une semaine, on lui a collé un colloque «chiant comme la pluie qui va sûrement durer jusque super tard dans la soirée».<br />
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<em>Le jour J:</em> Sam doit d’abord encaisser le choc en l’apercevant: c’est qu’en quinze ans, Muriel a pris dix kilos et un sacré coup de vieux. Elle l’attend sur le banc, un gobelet de café à la main. N’empêche, Sam se sent comme avant: éperdu, fringant, enflammé. Il doit faire des efforts surhumains pour ne pas lui sauter dessus. Sam et Muriel font quelques pas. Sam laisse avec délice Muriel lui prendre tendrement le bras et il l’imagine nue tandis qu’elle lui parle de sa mère «qui vieillit et qui emmerde le monde». Sam est transi et le trouble le fait défaillir, tandis que Muriel se serre plus fort contre lui en enchaînant sur son fils ado «qui fait tout le temps la gueule». Sam n’y tient plus. Il s’arrête, prend doucement Muriel par les épaules. Elle le regarde d’un air interrogateur, son gobelet toujours à la main. Sam veut lui rouler un patin passionné. Muriel se dégage et lui balance une baffe. Outré, Sam lui arrache son gobelet et le balance rageusement au loin sur le sentier avant de tourner les talons.<br />
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<em>Le lendemain du jour J:</em> Cora fait son jogging dans le parc. Le beau joggeur pour lequel elle vient secrètement courir tous les matins arrive en face: altier, fringant, irrésistible. Cora rentre le ventre, enfile son sourire le plus aguicheur et ne voit pas le couvercle du gobelet de café par terre. Cora glisse dessus. Cora se casse la gueule et se foule la cheville. Le joggeur se hâte de lui porter secours. <br />
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<em>Depuis:</em> Sam a la machette de la culpabilité qui lui taillade l’âme chaque fois qu’il voit Cora boitiller. Cora bénit chaque jour qui passe le couvercle que le destin a mis sous ses baskets. Elle sait désormais que le sémillant joggeur s’appelle Jorge. Et elle a son numéro.<br />
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiELpNaRonGz5DII5reoFxaaMBLIFShJ6SBTBvzKtuIl5SADYkImjB9HHa_kJvuhLmHwR6S-yQ18r2eF8YvZUbnWbo7fHln0hjG55lAGg05cMweqJAyikudbXM5VmpsKNd8MoBh9Wrr-dQ/s1600/2010.05.22.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" px="true" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiELpNaRonGz5DII5reoFxaaMBLIFShJ6SBTBvzKtuIl5SADYkImjB9HHa_kJvuhLmHwR6S-yQ18r2eF8YvZUbnWbo7fHln0hjG55lAGg05cMweqJAyikudbXM5VmpsKNd8MoBh9Wrr-dQ/s400/2010.05.22.jpg" width="332" /></a></div>Chambre avec viehttp://www.blogger.com/profile/00116873236257222169noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1775469001724874847.post-20809330787015838902010-05-08T06:40:00.000-07:002010-09-22T06:41:54.088-07:00Topo printanier<span class="tx">Depuis des jours, le printemps morfle. Vraiment. L’hostilité est devenue carrément palpable: C’est quand que ça va enfin s’arrêter, ce temps pourave? On aimerait bien quitter nos impers! Et enfin pouvoir se mettre en t-shirt! Et enfin pouvoir faire des grillades! C’est le printemps le plus dégueu que j’aie jamais vu!</span><br />
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<span class="tx">Que d’ingratitude, se dit le printemps en glissant mélancoliquement dans la fraîcheur de la bruine. D’abord ils geignent: Avril était beaucoup trop sec! Et pis la nappe phréatique! Et pis les grenouilles! Et pis y a plus d’saison! Alors je leur envoie la flotte et voilà qu’ils geignent de plus belle. Mais le printemps n’est pas rancunier pour une primevère. Il a fait sienne la philosophie abnégative de son ami Jésus («Pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font…»). Et puis, après tout, peut-être bien que l’humanité est vraiment prête pour un changement de météo, avec toutes les conséquences que ça implique. Allons faire le point!</span><br />
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<span class="tx">Le printemps prend son élan et entre chez Anke. Anke se tient face à la glace, elle tente en vain de fermer son jeans et crie à Paolo qui est dans la salle de bain: «Je te hais! Comment tu as pu me laisser devenir comme ça sans rien dire? J’ai l’air d’une baleine blanche! Pire que Cora après la naissance de Victor!». Le printemps claque des doigts et fait jaillir Paolo de la salle de bain. Paolo plaque ses mains sur les hanches d’Anke et fait voluptueusement «Mmmh…» avant de lui souffler: «On s’en fout de ton jeans, il fait moche, on retourne au lit et on y reste tout le week-end…»</span><br />
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<span class="tx">Le printemps ferme pudiquement les yeux et rejoint Chantal et Patrick dans le bus. «J’ai honte, confie Chantal à Patrick. Mais l’idée de devoir les encourager le long du parcours de cross sous cette pluie battante, c’est au-dessus de mes forces.» «Ah non, dit Patrick en fronçant sévèrement les sourcils. Tu peux pas leur faire ça! Ils se réjouissent tellement de jouer les héros dans la boue! Et puis c’est toi qui leur as seriné les bienfaits du grand air, par tous les temps!» «T’as raison, gémit Chantal, mais là, j’ai juste envie de cocooner en mangeant des chips.» «Bio, au moins?», tonne Patrick. «Bien sûr! Mais je me sens coupable et…» «Je crois que j’ai une idée», dit Patrick. Et le printemps entend distinctement sa prière muette («Pourvu qu'il continue de faire moche!»)</span><br />
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<span class="tx">Alors le printemps quitte le bus et relance la minuterie flotte pour la fin de la journée, avant de débarquer une heure plus tard dans la chambre des jumeaux. Patrick est avec eux. «Et alors, qu’est-ce que tu lui as dit?», demande Louis, les yeux enfiévrés. «Qu’elle pouvait vous acheter des Nintendo DS pour que vous soyiez pas trop tristes», répond Patrick. «Et?» glapit Hugo, n’y tenant plus. «Elle a dit non. C’était pas négociable.» «J’en étais sûr», lâche Hugo, écoeuré. «Alors, enchaîne Patrick, je lui ai dit qu’elle pouvait vous acheter l’album Panini et la maxi-boîte de vignettes…» «Et?» glapit Louis, n’y tenant plus. «Tataaaa!», clame Patrick en tirant les deux trésors de son sac. Les jumeaux hurlent de joie. «Et ce qu’il y a de bien, leur glisse Patrick à voix basse, c’est que comme il va flotter tout le dimanche, vous avez les droit d’ouvrir quinze packsons chacun. J’ai dit à Maman que c’était le minimum pour vous occuper tout l’après-midi.»</span><br />
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<span class="tx">Le printemps sourit. Et essore à fond deux méganuages pour se féliciter.</span><br />
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj0Xog8KnswOv60KuK1KUnkdX1P8Jjo-4NiGxycdyz803qclWjg9i913Z1HXtBXqSbwWXCS-wwKN9Awj023m3hiy6DjDFwu_UljrmuT16QR9v5o8PkdusIc_PjAXkx8VOucbIj_50v8BrA/s1600/2010.05.06.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" px="true" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj0Xog8KnswOv60KuK1KUnkdX1P8Jjo-4NiGxycdyz803qclWjg9i913Z1HXtBXqSbwWXCS-wwKN9Awj023m3hiy6DjDFwu_UljrmuT16QR9v5o8PkdusIc_PjAXkx8VOucbIj_50v8BrA/s400/2010.05.06.jpg" width="332" /></a></div>Chambre avec viehttp://www.blogger.com/profile/00116873236257222169noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1775469001724874847.post-26659206336017847402010-04-23T06:36:00.000-07:002010-09-22T06:40:18.706-07:00iDogLeo, en train de raconter à son grand-père maternel: Donc quand Papa est rentré de Nouyork, il avait des ronds noirs autour des yeux. Maman a dit qu’il était djètelagué et que c’était pour ça qu’il parlait très très vite en disant des trucs que chkomprenais rien. J’me rappelle ki disait toujours <em>aïepade ouaaah! aïepade incroyable! aïepade rébolutionnaire!</em> et puis de nouveau <em>aïepade ouaah!</em> et Maman, ç’avait l’air de lui casser le pied...<br />
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<em>Pour le protocole:</em> Marc vénère Apple, Marc vénère Steve Jobs. Quand il veut faire forte impression, il porte les mêmes cols roulés noirs. Et lorsqu’il a su qu’il serait au nombre des premiers propriétaires d’iPad parce qu’il ferait tzak-tzak l’aller-retour vers New York le jour J, Marc a même décidé de se laisser pouser la barbe. Depuis son retour de Big Apple, Marc Apple-<em>touch</em> à tire-larigot. Tout le temps. Il ne quitte plus son iPad. Il dort même avec lui. <br />
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<em>Leo:</em> Et pis Maman, ça l’énerve et elle lui dit tout le temps que si y continue komsa, elle va l’appeler Stiv et que si y continue komsa ben elle, elle prendra César pour dormir…<br />
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<em>Protocole: </em>Marc va sur Youtube regarder tous ce que ses frères visionnaires ont téléchargé comme vidéos édifiantes mettant en scène la nouvelle révélation. Il tombe notamment sur les séquences qui montrent des chats en train de jouer sur l’iPad – tennis, keyboard, la ficelle virtuelle… Fantastique! Même le monde animal est passé dans la nouvelle dimension! Pour ricaner et prouver à Julie qu’en s'entichant de César le clébard, elle s’est entiché de l’animal le plus sot de la Création, il lui passe le clip qui montre un clébard «totalement dépassé» en train d’aboyer contre l’iPad.<br />
<br />
<em>Leo:</em> Et ça, ben se moquer de César, ben il aurait pas dû, passke Maman, elle l’aime vachement, César, et elle déteste l’aïepade, alors…<br />
<br />
<em>Protocole:</em> «Là, on a la preuve définitve que les chiens sont cons», dit Marc. «Ah ouais?», fait Julie en plissant les yeux d’un air mauvais. «Ouais», fait Marc en se lissant sa nouvelle barbe. «C’est ce qu’on va voir», siffle Julie, l’air encore plus mauvais qu’avant. Elle cherche le clébard des yeux et pointe à son attention le doigt vers la table de chevet où Marc vient de poser l’iPad…<br />
<br />
<em>Leo:</em> Pis Maman elle a crié à César «Jeter en bas du balcon!» en montrant l’aïepade et ça, César, il sait vachement bien faire, même kil est super vite, il obéit toujours à Maman quand elle lui dit de jeter mes PoouèreMaïnerse en bas du balcon. Alors César a attrapé l’aïpade et il a couru vers le balcon…<br />
<br />
<em>Protocole:</em> Marc, pétrifié, n’en croit pas ses yeux en voyant détaler le clébard avec son iPad dans la gueule. Il se rue sur le balcon et fouille la pénombre d’un regard affolé en contre-bas dans l'espoir d'apercevoir son trésor. En vain. La nuit est d’un noir insondable. Marc se précipite en pantoufles et en pyjama dans la cage d'escaliers pour aller voir.<br />
<br />
<em>Léo:</em> Ha ha ha! Mais ski savait pas, Papa, c’est que Maman, elle fait ça pour rigoler! tout l'temps! Bon, n’empêche que la première fois qu’elle m’a fait le coup avec les PoouèreMaïnerse, moi aussi, je suis descendu en courant l’escalier et en pleurant dans la cour. Ha ha ha! Pépé, t’aurais dû voir sa tête, à Papa, quand il est remonté et qu'il était tout blanc et qu’il répétait: «Il a disparu... On me la volé… J'ai cherché partout…»! Ha ha! Qu'il est bête, Papa! Passke César, il sait trèèès bien qu’il doit planquer sous les coussins du banc du balcon ske Maman lui dit de jeter! Là, je crois plus que Papa, il osera redire que César il est con! Oui, Pépé, je sais, c'est un vilain mot...<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEibNQjGHVhUNFTp4CKCJQ2LoHpI88yHHJOF-QjPSfutXtlLyMSjPqC-g1TNJ6Xr2YRhhWwKaKV_6d3HsWhC17gb4UDvpdoz0s4Pv2LZfvYWe10umNrbkBBHH8e82VVrOpZA9ToJMs3w6Ow/s1600/2010.04.24.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" px="true" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEibNQjGHVhUNFTp4CKCJQ2LoHpI88yHHJOF-QjPSfutXtlLyMSjPqC-g1TNJ6Xr2YRhhWwKaKV_6d3HsWhC17gb4UDvpdoz0s4Pv2LZfvYWe10umNrbkBBHH8e82VVrOpZA9ToJMs3w6Ow/s400/2010.04.24.jpg" width="335" /></a></div>Chambre avec viehttp://www.blogger.com/profile/00116873236257222169noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1775469001724874847.post-11755567226013854862010-04-03T06:35:00.000-07:002010-09-22T06:36:15.716-07:00C’est pas tes oignons<span class="tx">Au fil des révélations quasi quotidiennes de nouveaux cas de pédophilie qui défraient la chronique, Isabel ne cesse de se féliciter d’être sortie de l’Eglise catholique il y a quelques années – même si, paix à son âme, sa <em>yaya</em> qui vénérait Jean-Paul II comme Marion vénère Tokyo Hotel a dû se retourner plus d’une fois dans sa tombe en apprenant la nouvelle depuis l’au-delà. Mais Isabel n’est pas dupe: en mère avertie, elle sait bien que la menace qui plane sur les enfants est partout – à l’école, à la gym, au camp de ski... Alors plutôt que de céder à sa première impulsion et de rejoindre le groupe Facebook «Pendre les pédophiles par les couilles», Isabel a préféré se concentrer sur l’essentiel, le durable, quoi: rendre sa fille forte et lui montrer que Juan et elle prenaient ça très au sérieux. Marion a donc été sommée en dépit de ses protestations (elle voulait faire de la natation synchronisée), de commencer des cours de karaté.</span><br />
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<span class="tx">Et Isabel a de son côté traîné Juan à une rencontre de parents qu’organisait un comité de quartier avec une certaine Silvia, «spécialisée dans la prévention des abus et des violences sur les mineurs». Dans son for intérieur, Isabel l’a trouvée formidable. Dans son for intérieur, Juan l’a trouvée «flic en camouflage anthroposophe», rapport à ses bijoux d’inspiration tellurique, mais surtout à l’épais questionnaire que Silvia a fait remplir aux paternels présents «pour faire honnêtement le point sur la relation père-enfants».</span><br />
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<span class="tx">De retour à la maison, Juan a lâché ce qu’il avait sur le cœur: «Non mais qu’est-ce que c’est que ce bordel? Comme si ça la regardait que j’en colle une à Marion quand elle va à l’école avec le string qui dépasse! Alors que ça, je t’assure, c’est de la prévention!» «Marion n’a pas de string», lui a rappelé Isabel. «Mais ça ne saurait tarder, a rétorqué Juan en allant chercher le tire-bouchon. Et en père responsable, j’anticipe!»«Je vois pas ce qui te hérisse à ce point, l’a interrompu Isabel. Après tout, tu l’as rempli, ton questionnaire, et t’avais même l’air de trouver ça intéressant.» «C’est vrai, a admis Juan en lui servant un verre de rouge avec un sourire satisfait. Je me demande ce que ça va lui faire, au flic anthroposophe, de voir que j’ai répondu à toutes ses questions par ‘C’est pas tes oignons!’»</span><br />
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgL1C_OjGoDz9aY-jMCX6VIftCzVt4W9Xoei-LFhfkMFRq70Kfx3VwlBMGoF3feEuVRzYb1jKXLGCSPuXCWPd7fG_e12RC0dpLf9IfuYLZldJ76VvnXbRaBlJ33dLP_0jtbcN2e9rJql5w/s1600/2010.04.03.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" px="true" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgL1C_OjGoDz9aY-jMCX6VIftCzVt4W9Xoei-LFhfkMFRq70Kfx3VwlBMGoF3feEuVRzYb1jKXLGCSPuXCWPd7fG_e12RC0dpLf9IfuYLZldJ76VvnXbRaBlJ33dLP_0jtbcN2e9rJql5w/s400/2010.04.03.jpg" width="336" /></a></div>Chambre avec viehttp://www.blogger.com/profile/00116873236257222169noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1775469001724874847.post-78612313365284211602010-03-20T06:33:00.000-07:002010-09-22T06:34:50.947-07:00When Your Chips Are Down...<span class="tx">«Et tu avais l’intention de m’en parler quand, de ce deal du siècle?», a grondé Lumi, hors d'elle, en se dirigeant vers le canapé, un saladier de chips à la main. «Dès que tout aurait été réglé», a répondu Sean, qui était déjà assis et occupé à décapsuler deux bières. «Mais est-ce que tu te rends compte de ce à quoi tu nous aurais exposés?» Lumi s’est affalée dans les coussins et a posé le saladier sur ses genoux.</span><br />
<br />
<span class="tx">«J’avais tout prévu, a assuré Sean en lui tendant une bouteille. Non seulement on aurait rétabli un peu de justice, mais en plus on aurait raflé assez pour plus avoir besoin de travailler. J’aurais enfin pu mettre mes <em>skills</em> à disposition de fondations humanitaires, par exemple et…» «Tu es barge!, l’a interrompu Lumi. Tu te serais retrouvé avec des dizaines de milliers de plaintes au fesses, on aurait dû disparaître et…» «Mais ç’aurait été excitant, non?», a fait Sean en lui décochant un clin d’œil et en tétant sa bière. Lumi s’est contentée de soupirer et d’enfourner des chips. «En plus, c’était parfaitement réaliste», a insisté Sean. «Comme quand tu avais déposé ta candidature sur Facebook pour devenir agent secret du MI6?» «J’avais réussi les premiers tests sur Internet, a protesté Sean. Tu me passes les chips, s'il te plaît?» Mais Lumi a poursuivi: «Tu voulais devenir agent secret du MI6...» Sean a senti venir le sarcasme et répété plus fort: « Tu me passes les chips?» «...alors que t’avais déjà dix ans de trop par rapport à l’âge limite de recrutement!» «Gary m’avait dit que ça pouvait s’arranger», s’est défendu Sean, en tendant ostentatoirement le bras vers les chips. Mais Lumi serrait toujours le saladier contre elle. «Gary est un débile!» «Passe-moi les chips, nom d’un chien!» «Tu mérites pas que je t’en donne!» «Ce sont autant mes chips que les tiennes!» Sean s’est jeté sur le saladier et l’a tiré à lui de toutes ses forces en faisant «Han!». Le saladier a fait un vol plané et s’est brisé sur le plancher dans une averse de chips.</span><br />
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<span class="tx">«Bien joué!!», a braillé Sean hargneusement en se levant pour aller vers le placard à balais. «Excuse-moi, a dit Lumi. Mais ça me stresse, cette affaire de CD. Donc t’es vraiment sûr, là, que c’est fini pour de bon?» «Oui», a dit Sean en se rembrunissant et en commençant à balayer les chips. «Sûr de sûr?» «Ouiii!, a glapi Sean. Puisque je te dis qu’ils m’ont ri au nez et qu’ils m’ont pas cru quand je leur ai dit que j’avais des noms à leur vendre!»</span><br />
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjCcr0SG1XPvScedhs2IUHFw5Eg641X8PKTs79ZqECIg6CCia-m6IzuJl6Sdu2KBEBQyFYc-oyqaPy2ujQxqbaRhoE_doXFI84rM2W1PCqPpMkLrRqPWMozsXzYpX_XK8GzRilngCbnMpg/s1600/2010.03.20.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" px="true" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjCcr0SG1XPvScedhs2IUHFw5Eg641X8PKTs79ZqECIg6CCia-m6IzuJl6Sdu2KBEBQyFYc-oyqaPy2ujQxqbaRhoE_doXFI84rM2W1PCqPpMkLrRqPWMozsXzYpX_XK8GzRilngCbnMpg/s400/2010.03.20.jpg" width="335" /></a></div>Chambre avec viehttp://www.blogger.com/profile/00116873236257222169noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1775469001724874847.post-26736469094183672642010-03-06T06:32:00.000-08:002010-09-22T06:33:31.867-07:00La belle, le vampire et le repentant<span class="tx">Sean a ramené des Etats-Unis la dernière saison de <em>True Blood</em>, sa nouvelle série fétiche. Il raffole de ses vampires et de son atmosphère très moiteurs du Sud, chargée de crime, d’alcool et de sexe… Et puis, il y a l’exquise Sookie qui vit la grande passion avec Bill le vampire: Sean ne se lasse pas de sa queue de cheval, de ses délicates rondeurs et de ses petites robes à volants. Mais depuis qu’il regarde cette nouvelle saison, Sean a accédé à une dimension supérieure. Il a enfin réussi à mettre un nom sur ce truc confus qui l’avait toujours troublé chez Sookie: l’intégrité. Cet émouvant sens du bien et du mal qui s’exprime quand elle remonte les bretelles de son incapable de frangin, mais surtout quand elle se dresse pour défendre son amant de vampire contre tous ceux qui lui cherchent des crosses: l’humanité (veule, pochtrone, pourrie de préjugés) qui le hait, les dopés qui veulent lui piquer son sang pour planer, la clique de vampires <em>very bad </em>qui refusent de lui lâcher la bride pour qu’il puisse enfin mordre Sookie comme il l’entend… </span><br />
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<span class="tx">Au fil de ses réflexions, Sean a aussi réalisé qu’il avait franchi une étape décisive dans le développement de lui-même. A l’époque où il spéculait jusqu’au vertige pour ses clients, l’intégrité, c’était un machin informe qui suintait la faiblesse et faisait fuir le bonus. Alors que maintenant, tout lui apparaît si différent: il comprend que les vrais gagnants seront ceux qui miseront sur l’intégrité. Après la grosse fiesta, c’est la gueule de bois: le monde a soif d’un double Alka Seltzer qui effervesce la justice et la probité. Le fric facile, l’adrénaline des risques de bas étage, terminés. Le monde appartient à ceux qui mouillent leur chemise pour le bien.</span><br />
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<span class="tx">Sean met <em>True Blood</em> sur pause. L’image se fige sur un gros plan de Sookie qui fronce les sourcils et ouvre les lèvres d’un air de défi. Il n’en fallait pas plus pour le galvaniser. Il va vers son coffre et fixe le CD qui miroite au fond. Il est temps qu’il appelle son contact au gouvernement allemand pour allécher Angela avec un nouveau packson d’évadés fiscaux.</span><br />
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiLDJIAiVMRcW6xOw0ZXomaqv0R2Rtvru7WcmWlYF28EhvvK_H1tyFSD6TUEpBeyVCSh0SVWIWj0CRn4oX4oBQuY_bz5I70zWMhUAQnzDkeSbLtZ290Q0PsGOGT3Oalzz_Ws8TlgsK9P2o/s1600/2010.03.06.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" px="true" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiLDJIAiVMRcW6xOw0ZXomaqv0R2Rtvru7WcmWlYF28EhvvK_H1tyFSD6TUEpBeyVCSh0SVWIWj0CRn4oX4oBQuY_bz5I70zWMhUAQnzDkeSbLtZ290Q0PsGOGT3Oalzz_Ws8TlgsK9P2o/s400/2010.03.06.jpg" width="337" /></a></div>Chambre avec viehttp://www.blogger.com/profile/00116873236257222169noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1775469001724874847.post-70422759632042727402010-02-20T06:30:00.000-08:002010-09-22T06:31:59.302-07:00La barbe molle et le schuss<span class="tx">Chaque année, Juan déteste l’hiver un peu plus. Parce que cette saison lui rappelle avec une cruautée consommée que la vie s’écoule toujours plus vite autour de lui. Que sa démarche sur le verglas s’apparente toujours davantage à celle d’un pépé. Qu’il devient vieux. Inexorablement. Et ça, c’est horrible.</span><br />
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<span class="tx">Juan en a eu avant-hier la preuve définitive, lorsqu’il a croisé le regard empli de commisération que Marion a dardé sur lui à travers ses lunettes alpines, alors qu’il fonçait dans le schuss aussi vite que Lindsey Vonn (merde, lui aussi, il porte des lattes de mec!): pour sa fille, il avait basculé du côté des débris pathétiques, elle lui préférerait à tout jamais les clones de Shaun White qui hantent les half-pipe, barbe molle sous le casque et froc à ras-le-cul. </span><br />
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<span class="tx">Pour se remonter le moral, Juan a donc proposé hier à Tonio, le cousin catalan d’Isabel qui passe les vacances avec eux, «un ski-day entre hommes». Comme Tonio skie vachement mal, à côté de lui, Juan se sent spectaculaire et viril comme Bode Miller. De plus, Tonio a inventé l’excellente tradition du vin chaud de la presque dernière descente à 13h20 – ce qui laisse le temps d’en écluser encore une dizaine avant la vraie dernière de 16h15. Rien de tel pour se refaire une santé.</span><br />
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<span class="tx">Ils en étaient au cinquième quand Tonio lui a montré en pleurant de rire les photos qu’il avait téléchargées l’an dernier sur son téléphone et qui montraient un mec suspendu au télésiège la tête en bas par ses skis, déculotté jusqu’aux mollets, ses fesses (poilues? c’était dur à dire avec cette résolution…) à l’air. Apparemment, lui a raconté Tonio, c’était arrivé dans le Colorado. Le gars avait voulu prendre le télésiège, mais il manquait la banquette, si bien qu’il avait basculé dans le trou tandis que le télésiège l’emportait, la tête en bas, tenu rien que par ses skis. Les fixations avaient tenu bon, mais son pantalon et son slibard étaient restés coincés en haut, d'où la derche-exhibition. «T’imagines?, a fait Tonio en commandant le sixième vin chaud. La zique à l’air par moins sept pendant douze minutes?» Juan en a frissonné d’épouvante.</span><br />
<br />
<span class="tx">Est-ce que c’était la faute du vin? Du pouvoir subliminal de l’image? C’était dur à dire avec cette gueule de bois. Mais ce matin, dans la file d’attente, Juan s’est senti paralysé, incapable de monter sur le télésiège. La mort dans l’âme, il a fait demi-tour. Regardé Marion s’éloigner avec Shaun White. Et il aurait sombré à tout jamais s'il n'avait pas distinctement entendu Lindsey et Bode lui murmurer à l’oreille: «T’inquiète, on lui fera bouffer sa barbe molle dans le schuss.»</span><br />
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj50FnN0VBvs0FZGQu8gyYt3PavZSj9SzhMqsAPmTa0ZopWv18hpJj0rAD5wl7YUmL8pcOHdQqD4QwnZZ1Q32MYEMacgj68qg5mKYcVHJ8jzkvoChTXWOzMEA-MiZ70D1qg6ztDe1HLCOo/s1600/2010.02.20.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" px="true" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj50FnN0VBvs0FZGQu8gyYt3PavZSj9SzhMqsAPmTa0ZopWv18hpJj0rAD5wl7YUmL8pcOHdQqD4QwnZZ1Q32MYEMacgj68qg5mKYcVHJ8jzkvoChTXWOzMEA-MiZ70D1qg6ztDe1HLCOo/s400/2010.02.20.jpg" width="336" /></a></div>Chambre avec viehttp://www.blogger.com/profile/00116873236257222169noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1775469001724874847.post-51684641963209310162010-02-06T06:27:00.000-08:002010-09-22T06:30:40.632-07:00Fond sonore à 18 degrés<span class="tx">Chantal a été tellement émue par le rabibochage ankepaolique qu’elle n’en revient toujours pas. «Tu te rends compte?», a-t-elle dit à Patrick l’autre soir, pour la millième fois, alors que Patrick se brossait les dents en caleçons longs super isolants – rapport à la température glaciale qui règne dans leur apparte parce que Chantal refuse de monter le chauffage au-delà de 18 degrés. <em>Bruits de Patrick qui a broborygmé une réponse incompréhensible pleine de dentifrice végétal riche en huiles essentielles.</em> «Qu’est-ce que tu dis?» a demandé Chantal depuis la chambre à coucher.</span><br />
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<span class="tx">Mais Patrick n'a pas eu besoin de répéter: Louis et Hugo ont fait irruption dans la pièce à cet instant et se sont aussitôt jetés sous les couvertures du plumard – rapport aux glacials 18 degrés. Chantal adore quand ils surgissent comme ça, sans crier gare, avec leurs petites laines péruviennes par-dessus leur pyjama! Elle est donc allée se pelotonner contre eux. Et les jumeaux se sont aussitôt mis à geindre. «Anke, elle est pas venue UNE SEULE FOIS me faire les énergies depuis Nouvel An», s’est plaint Hugo – il arrive qu’Anke vienne «rééquilibrer le chi» à Hugo quand Chantal trouve qu’il flatule plus que de raison. «Je comprends, mon chéri», a dit Chantal d’un ton compréhensif. «Et Paolo, il m’avait PROMIS avant Noël qu’on jouerait au Wii, a enchaîné Louis, et je l’ai déjà téléphoné TROIS fois et il répond JAMAIS et il a TOUJOURS son retondeur automatique et…» «Son répondeur», a rectifié Chantal «C’est bien skejdis, a répliqué Louis. Son re-ton-deur.» <em>Bruits de Patrick qui s'enduisait maintenant énergiquement les gencives de gel gingival à la sauge.</em></span><br />
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<span class="tx">«Pourquoi c’est comme ça, maman, hein?», a demandé Hugo. «Eh bien… c’est parce que Paolo et Anke s’aiment de nouveau très fort, a répondu Chantal. Ils ont besoin de passer du temps ensemble.» «Et y font quoi, ensemble, hein?» <em>Bruit de Chantal qui s’est éclairci la gorge.</em> «Eh bien, tu vois, quand une femme… et un homme…» «Pfffh, l’a interrompu Louis, tout en déception. Alors ça y est. Alors c’est vraiment comme papa y dit.» «Qu’est-ce qu’il dit, papa?» a demandé Chantal, pleine d’espoir – Patrick avait-il eu la merveilleuse idée d’empoigner avant elle le délicat chapitre de l’éducation sexuelle? Comme elle l’aimait! <em>Bruit de Patrick qui a craché son gel et rincé le lavabo – pas trop, pour ne pas gaspiller l’eau.</em></span><br />
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<span class="tx">«Ben papa, y dit que maintenant, c’est Paolo qui nénergétise le chi d'Anke et que c’est Anke qui tient le djoïstik», a répondu Hugo. <em>Bruits de Patrick qui s’est gargarisé avec le bain de bouche à la myrrhe. Longuement. Trèèès longuement.</em></span><br />
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEijhJtv6WpZRlX-bQouccz4gzgHmgCv5PbunGGdGhGO3nJ62cZytdK-NdUsWHl-vjnNKMjg9NKvwbxCv77RvDMh-B17OPmPiq7yMxINl3knMc65VF-B6zNvEyB5xrYiVaeKVB9oRooSWBE/s1600/2010.02.06.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" px="true" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEijhJtv6WpZRlX-bQouccz4gzgHmgCv5PbunGGdGhGO3nJ62cZytdK-NdUsWHl-vjnNKMjg9NKvwbxCv77RvDMh-B17OPmPiq7yMxINl3knMc65VF-B6zNvEyB5xrYiVaeKVB9oRooSWBE/s400/2010.02.06.jpg" width="338" /></a></div>Chambre avec viehttp://www.blogger.com/profile/00116873236257222169noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1775469001724874847.post-71685648203751814152010-01-23T06:18:00.000-08:002010-09-22T06:27:50.267-07:00La main invisible - spécial 150ème!<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEja577Td2yCGTZUVwIZYh1N90oEJGFKRcrYLvUHr9tyRyqvMJR62XChWWg4t10RFuyGTUGSXhKJw8E1frYtFKACoJ7sJpZ8k0cF_FR-YIXTTE1vbcj52HEPa3LsE2Cpz9ehBXNQ94rEOKU/s1600/paolo_sean.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; cssfloat: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="117" px="true" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEja577Td2yCGTZUVwIZYh1N90oEJGFKRcrYLvUHr9tyRyqvMJR62XChWWg4t10RFuyGTUGSXhKJw8E1frYtFKACoJ7sJpZ8k0cF_FR-YIXTTE1vbcj52HEPa3LsE2Cpz9ehBXNQ94rEOKU/s200/paolo_sean.jpg" width="200" /></a></div><em>Scène 1, Paolo et Sean dans un café.</em> «Donc tu sais toujours pas ce qu’elle t’avait fait, Irina?», récapitule Sean. «Non.» Paolo est désespéré: impossible de se rappeler comment Anke a atterri dans son plumard la nuit de la Saint-Sylvestre, impossible d'expliquer le lien entre cet épouvantable trou de mémoire et son rêve irinico-bodyscannique. «Tu sais, a dit Sean, je me suis renseigné. Il est pas possible, ton rêve. Y a pas de bodyscanner à Cherementievo. Le seul de Russie, il est à Domodedovo.» «Et qu’est-ce que ça change?» «Rien, mais fallait préciser. Désamorcer, quoi.» «Désamorcer, je veux bien. Mais ça change que dalle: le truc craignos, à Anke, je le lui ai quand même dit. Et je t’assure que je l’ai sentie, sa botte, quand elle me l’a balancée à la tronche.» Paolo désigne les trois points de suture sur son front. «Pas mal!», lance Sean, admiratif. Paolo le fusille du regard. «Enfin, je veux dire … ils t’ont bien recousu.» Paolo le fusille toujours du regard. «Okay, tempère Sean. On reprend, ça va te revenir.» Paolo soupire et répète: «Donc, on a bouffé des huîtres…»<br />
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEit7N8MP_nT5dU4QWjbbIqafszCwc8-vKX4JuQWVH6usxwdxdB5ZSMZhM8pwr1RT7LIPnfjpwtkTDglRODT7fdxsQ5oeTqSwNSQG2iIzN0wSFJH2jcrmnOWNRkHNAl-o8mCu6l0mIbcAt8/s1600/anke_chantal_cora.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; cssfloat: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="117" px="true" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEit7N8MP_nT5dU4QWjbbIqafszCwc8-vKX4JuQWVH6usxwdxdB5ZSMZhM8pwr1RT7LIPnfjpwtkTDglRODT7fdxsQ5oeTqSwNSQG2iIzN0wSFJH2jcrmnOWNRkHNAl-o8mCu6l0mIbcAt8/s200/anke_chantal_cora.jpg" width="200" /></a></div><em>Scène 2, Anke, Chantal et Cora dans le salon de Chantal.</em> «Ce mec est une merde!», clame Anke. «On est d’accord, mais ça résout pas le problème, objecte Cora. Comme tu te rappelles de rien, on sait toujours pas si vous… Enfin, tu vois, quoi.» «D’autant plus, renchérit Chantal, qu’on sait plus trop quoi penser avec vous deux.» «Comment ça?» «Ben oui, on avait tous cru que c’était reparti entre vous, y a quelques mois», explique Chantal. «Et après, enchaîne Cora, on découvre que vous faisiez juste à bouffer.» «Bon, dit Chantal, on va reprendre dès le début. Alors, avec les huîtres, qu’est-ce qu’il y avait à boire?» «Du Crément de Loire…»<br />
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEja577Td2yCGTZUVwIZYh1N90oEJGFKRcrYLvUHr9tyRyqvMJR62XChWWg4t10RFuyGTUGSXhKJw8E1frYtFKACoJ7sJpZ8k0cF_FR-YIXTTE1vbcj52HEPa3LsE2Cpz9ehBXNQ94rEOKU/s1600/paolo_sean.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; cssfloat: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="117" px="true" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEja577Td2yCGTZUVwIZYh1N90oEJGFKRcrYLvUHr9tyRyqvMJR62XChWWg4t10RFuyGTUGSXhKJw8E1frYtFKACoJ7sJpZ8k0cF_FR-YIXTTE1vbcj52HEPa3LsE2Cpz9ehBXNQ94rEOKU/s200/paolo_sean.jpg" width="200" /></a></div><em>Scène 3, montage alterné entre les visages d’Anke et de Paolo.</em> Paolo: «Pas mal de Crément, en fait.» Anke: «Un peu trop de Crément, pour tout dire.» Paolo: «On était chez moi, y avait pas mal de monde.» Anke: «C’était sympa, on a dansé.» Paolo: «Mais ensuite, je me rappelle plus…» Anke: «Le trou noir… J’arrive pas à me souvenir…»<br />
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiRINfC3gAPZ6m5YIa_jgh2tVDh5ATOA85g081t9AXYPF5oHjTm9Nq923SjrVPzPm5ZsxxfG8YiCTPUbFyZj_nrAIdFSuLva1Iajmm-F1QgaR07pTJmhbC0aZQrrsLXVavjbMreQzTcw5k/s1600/dieu_gabriel.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; cssfloat: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="117" px="true" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiRINfC3gAPZ6m5YIa_jgh2tVDh5ATOA85g081t9AXYPF5oHjTm9Nq923SjrVPzPm5ZsxxfG8YiCTPUbFyZj_nrAIdFSuLva1Iajmm-F1QgaR07pTJmhbC0aZQrrsLXVavjbMreQzTcw5k/s200/dieu_gabriel.jpg" width="200" /></a></div><em>Scène 4, là-haut dans les cieux, le bon Dieu et l’ange Gabriel.</em> Le bon Dieu se tient les côtes de rire. L’ange Gabriel fronce les sourcils. «Je me lasse pas», avoue le bon Dieu en pleurant de rire. «C’est quand même cruel, objecte Gabriel. Vous aviez promis une réconciliation ankepaolique pour 2010.» «Vraiment?» «Vraiment.» Le bon Dieu soupire: «Bon, appelle les Concierges.» Gabriel s’exécute. Et revient. «Alors?», demande notre Seigneur. «Ils sont prêts.» Le Bon Dieu soupire encore, à regret. Puis il se met à souffler.<br />
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEja577Td2yCGTZUVwIZYh1N90oEJGFKRcrYLvUHr9tyRyqvMJR62XChWWg4t10RFuyGTUGSXhKJw8E1frYtFKACoJ7sJpZ8k0cF_FR-YIXTTE1vbcj52HEPa3LsE2Cpz9ehBXNQ94rEOKU/s1600/paolo_sean.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; cssfloat: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="117" px="true" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEja577Td2yCGTZUVwIZYh1N90oEJGFKRcrYLvUHr9tyRyqvMJR62XChWWg4t10RFuyGTUGSXhKJw8E1frYtFKACoJ7sJpZ8k0cF_FR-YIXTTE1vbcj52HEPa3LsE2Cpz9ehBXNQ94rEOKU/s200/paolo_sean.jpg" width="200" /></a></div><em>Scène 5, le vent se lève derrière les vitres du café.</em> Paolo: «Ah oui, ça me revient! Je suis allé pisser!»<br />
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<em>Scène 6, le vent se lève derrière les vitres du salon de Chantal.</em> Anke: «Et il est sorti des toilettes et je lui ai billé dedans et presque tout le monde était parti!»<br />
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEit7N8MP_nT5dU4QWjbbIqafszCwc8-vKX4JuQWVH6usxwdxdB5ZSMZhM8pwr1RT7LIPnfjpwtkTDglRODT7fdxsQ5oeTqSwNSQG2iIzN0wSFJH2jcrmnOWNRkHNAl-o8mCu6l0mIbcAt8/s1600/anke_chantal_cora.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; cssfloat: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="117" px="true" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEit7N8MP_nT5dU4QWjbbIqafszCwc8-vKX4JuQWVH6usxwdxdB5ZSMZhM8pwr1RT7LIPnfjpwtkTDglRODT7fdxsQ5oeTqSwNSQG2iIzN0wSFJH2jcrmnOWNRkHNAl-o8mCu6l0mIbcAt8/s200/anke_chantal_cora.jpg" width="200" /></a></div><em>Scène 7, montage alterné entre les visages d’Anke et de Paolo.</em> Paolo: «Et on est allé dans ma chambre.» Anke: «Et on s’est allongé sur le lit, c’est venu tout seul.» Paolo: «Et on a parlé, c’est vraiment bizarre, ça me ressemble pas d’être au lit et de parler.» Anke: «Mais bon, Paolo est quand même resté fidèle à lui-même, puisqu’on a fini par parler de le faire. J’étais contente.» Paolo: «J’étais content.» Anke: «Mais j’étais fatiguée, aussi.» Paolo: «En fait, j’étais crevé. Ça tape, le Crément.» Anke: «Mais on a quand même commencé et…» Paolo: «C’était top, mais on était trop naze.» Anke: «Alors on s’est endormi. C’était adorable et paf, au réveil, il faut qu’il me balance un truc pareil!» Paolo: «Et il suffit que je lâche un truc de travers parce que je suis perturbé et tout ce qu’elle trouve à faire, c’est de me balancer sa botte?!»<br />
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiRINfC3gAPZ6m5YIa_jgh2tVDh5ATOA85g081t9AXYPF5oHjTm9Nq923SjrVPzPm5ZsxxfG8YiCTPUbFyZj_nrAIdFSuLva1Iajmm-F1QgaR07pTJmhbC0aZQrrsLXVavjbMreQzTcw5k/s1600/dieu_gabriel.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; cssfloat: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="117" px="true" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiRINfC3gAPZ6m5YIa_jgh2tVDh5ATOA85g081t9AXYPF5oHjTm9Nq923SjrVPzPm5ZsxxfG8YiCTPUbFyZj_nrAIdFSuLva1Iajmm-F1QgaR07pTJmhbC0aZQrrsLXVavjbMreQzTcw5k/s200/dieu_gabriel.jpg" width="200" /></a></div><em>Scène 8, là-haut dans les cieux.</em> Le bon Dieu a tout entendu. Il se lisse la barbe avec irritation, puis il harangue Gabriel: «Ces deux-là sont des incapables, faut tout leur prémâcher! Grouille-toi de descendre et arrange-moi ça une bonne fois pour toute!» Gabriel s’exécute et décide de semer des plumes sur le trottoir entre le café et chez Chantal. «C'est pas un peu cucul la doucette, ces machins avec les plumes?», demande le bon Dieu. «C'est le seul truc qu'on n'ait pas encore essayé pour les rabibocher, lui rappelle Gabriel. N'oubliez pas qu'ils ont foiré <em>toutes </em>les autres stratégies. On n'a plus le choix.» Notre Seigneur est bien obligé de se résoudre.<br />
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEja577Td2yCGTZUVwIZYh1N90oEJGFKRcrYLvUHr9tyRyqvMJR62XChWWg4t10RFuyGTUGSXhKJw8E1frYtFKACoJ7sJpZ8k0cF_FR-YIXTTE1vbcj52HEPa3LsE2Cpz9ehBXNQ94rEOKU/s1600/paolo_sean.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; cssfloat: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="117" px="true" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEja577Td2yCGTZUVwIZYh1N90oEJGFKRcrYLvUHr9tyRyqvMJR62XChWWg4t10RFuyGTUGSXhKJw8E1frYtFKACoJ7sJpZ8k0cF_FR-YIXTTE1vbcj52HEPa3LsE2Cpz9ehBXNQ94rEOKU/s200/paolo_sean.jpg" width="200" /></a><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEit7N8MP_nT5dU4QWjbbIqafszCwc8-vKX4JuQWVH6usxwdxdB5ZSMZhM8pwr1RT7LIPnfjpwtkTDglRODT7fdxsQ5oeTqSwNSQG2iIzN0wSFJH2jcrmnOWNRkHNAl-o8mCu6l0mIbcAt8/s1600/anke_chantal_cora.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="117" px="true" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEit7N8MP_nT5dU4QWjbbIqafszCwc8-vKX4JuQWVH6usxwdxdB5ZSMZhM8pwr1RT7LIPnfjpwtkTDglRODT7fdxsQ5oeTqSwNSQG2iIzN0wSFJH2jcrmnOWNRkHNAl-o8mCu6l0mIbcAt8/s200/anke_chantal_cora.jpg" width="200" /></a></div><br />
<em>Scène 9.</em> Anke quitte le domicile de Chantal en frissonnant sous son manteau. Intriguée par les plumes qu’elle aperçoit au sol, Anke est saisie d’un irrésistible besoin de les suivre. Paolo quitte le café et remonte le col de sa veste en frissonnant. Intrigué par les plumes qu’il aperçoit au sol, Paolo est saisi d’un irrésistible besoin de les suivre.<br />
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiRINfC3gAPZ6m5YIa_jgh2tVDh5ATOA85g081t9AXYPF5oHjTm9Nq923SjrVPzPm5ZsxxfG8YiCTPUbFyZj_nrAIdFSuLva1Iajmm-F1QgaR07pTJmhbC0aZQrrsLXVavjbMreQzTcw5k/s1600/dieu_gabriel.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; cssfloat: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="117" px="true" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiRINfC3gAPZ6m5YIa_jgh2tVDh5ATOA85g081t9AXYPF5oHjTm9Nq923SjrVPzPm5ZsxxfG8YiCTPUbFyZj_nrAIdFSuLva1Iajmm-F1QgaR07pTJmhbC0aZQrrsLXVavjbMreQzTcw5k/s200/dieu_gabriel.jpg" width="200" /></a></div><em>Scène 10, là-haut dans les cieux.</em> Notre Seigneur ferme pudiquement les yeux en dépit des coups de coude triomphants que l’ange Gabriel lui balance dans les côtes: «Ils s’embrassent passionnément sous le lampadaire!» Le bon Dieu grommelle: «C’est pas trop tôt!». Mais il est quand même content et se lisse la barbe de satisfaction. Il la lisse d’ailleurs tellement que la neige se met à tomber.<br />
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhhPaOwkJdBCZoeeTJFm_pEFNpwVlAmorFfIIsggctt6X46EJxHdWfbC_25kEaHfbzVRpbfpWrYjoWfnq3ok9H7REmfMwxL0zDDzX9zjvOm0eZvwTjzWpUylA1RVU8C7iuWPxug-GUOIc4/s1600/2010.01.23.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="640" px="true" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhhPaOwkJdBCZoeeTJFm_pEFNpwVlAmorFfIIsggctt6X46EJxHdWfbC_25kEaHfbzVRpbfpWrYjoWfnq3ok9H7REmfMwxL0zDDzX9zjvOm0eZvwTjzWpUylA1RVU8C7iuWPxug-GUOIc4/s640/2010.01.23.jpg" width="339" /></a></div>Chambre avec viehttp://www.blogger.com/profile/00116873236257222169noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1775469001724874847.post-45424502168565671602010-01-09T06:15:00.000-08:002010-09-22T06:17:58.335-07:00Bonne année!<span class="tx">On était le 1er janvier et Paolo sentait la sueur lui perler sur le front au fur et à mesure qu’il avançait dans la file au contrôle de sécurité de l’aéroport moscovite de Cherementievo. C’était une catastrophe! Et dire que tout ça, c’était de la faute de ce crétin de Nigérian qui voulait se taper des vierges au Paradis en faisant péter cet avion! Sans lui, Paolo n’aurait <em>jamais</em> été la proie de cette épouvantable angoisse, il aurait passé le contrôle de sécurité sans se poser de question. Mais là!</span><br />
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<span class="tx">La nouvelle de l’attentat manqué sur Detroit, Paolo l’avait happée lors du séjour à Moscou qu'il s'était organisé sous prétexte de congrès pour retrouver la prodigieuse et délicieuse Irina, brillante PhD aux jambes irréellement longues qu'il avait rencontrée dans le cadre d'un autre congrès. Avec elle, il avait passé douze jours follement indescriptibles. Et c’était d’ailleurs entre deux machins follement indescriptibles et deux toasts vodka-concombre qu’Irina et lui avaient évoqué les fameux <em>full body scanners</em> et-que-je-te-mette-à-pélos qu’Obama voulait voir pousser dans tous les aéroports. Irina lui avait dit: «Chez nous, ça fait des mois qu’ils sont en service!» «Ah bon?», s’était étonné Paolo. Et puis il avait oublié cette discussion avec force baisouille et vodka. Et puis encore après, le moment était venu pour lui de cuver sa Saint-Sylvestre moscovite et de rentrer.</span><br />
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<span class="tx">Le problème, c’était qu’entre-temps, Irina lui avait fait… ce fameux truc. Ce truc incroyable, extatique, indicible, supersonique, hyper russe, quoi. Mais qui avait indubitablement laissé des traces, Paolo le sentait bien au fond de son slip. Et c’était là, dans la file, alors qu’il s’était laissé allé au souvenir doloro-délice du fameux truc, qu’il s’était souvenu que ces Russes de ses noix, le scanner-et-que-je-te-mette-à-pélos, il l’avaient déjà! Donc, ça allait… se voir?! Seigneur! Paolo s’est discrètement épongé le front. Il fallait qu’il ait l’air souverain du chercheur de pointe. S’il continuait de suer, il allait passer pour un terroriste et là, ce serait pire, parce qu’il y aurait la fouille corporelle et… Paolo sentait le dard de l’impuissance lui labourer l’âme. Il imaginait déjà la grosse <em>security woman</em> en uniforme se pencher d’un air perplexe sur l’image livrée par le scanner, incliner la tête en fronçant les sourcils pour tenter de comprendre, d'interpréter cette… Oh mon Dieu! Plus que trois personnes avant lui… Plus que deux… Plus que…</span><br />
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<span class="tx">Paolo s’est redressé d’un coup sur son séant en hurlant «Noooon!» Puis il a regardé en tremblant autour de lui, avant de comprendre enfin: il n’était pas à Moscou! Il n’avait pas fait le… truc avec Irina! Il était dans son lit! Tout simplement! Il avait juste bu comme un trou le 31, il avait juste un peu mal au crâne! C’était merveilleux!</span><br />
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<span class="tx">«Ça va?» a demandé tout à coup une voix ensommeillée à côté de lui. Paolo a cru que le ciel lui tombait sur la tête: à sa gauche, dans le plumard, il y avait… Anke. ANKE?!?! C’était tellement incroyable que Paolo a posé carrément la mauvaise question: «Mais qu’est-ce que tu fous ici, toi?»</span><br />
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEivxF6kWJx0tjmFGcfVpmuUq8JgSrlp8q56Pw4xxOiyP2dzyibz2cGe-bLhsfFaB90hiNVWFmqgl2H50ZlOtGyIDyjMRePxJxs1rYX_cwB99oY2_SX_y2vWd3wWzakauVesHbXxgdknsPE/s1600/2010.01.09.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" px="true" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEivxF6kWJx0tjmFGcfVpmuUq8JgSrlp8q56Pw4xxOiyP2dzyibz2cGe-bLhsfFaB90hiNVWFmqgl2H50ZlOtGyIDyjMRePxJxs1rYX_cwB99oY2_SX_y2vWd3wWzakauVesHbXxgdknsPE/s400/2010.01.09.jpg" width="337" /></a></div>Chambre avec viehttp://www.blogger.com/profile/00116873236257222169noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1775469001724874847.post-20839016940662511142009-12-18T06:13:00.000-08:002010-09-22T06:15:20.933-07:00Aléas boutichambreurs - suite et fin<span class="tx">Bon, évidemment, en terme de planification commerciale, le fait que l’inauguration de la Boutichambre n’ait lieu qu’aujourd’hui est un désastre. Faut dire les choses comme elles sont, Sean n’est pas du genre à se voiler la face. Toutes les commandes passées arriveront en retard pour Noël. Il est six heures du matin et Sean scrute le noir de l’aube en récapitulant les portes de sortie qui lui restent.</span><br />
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<span class="tx">Tout reporter à l’année prochaine ? <em>No way</em>. Essayer de convaincre les gens de ne pas offrir à Noël mais à Nouvel an seulement ? Même pour un as comme Sean, c'est <em>mission impossible</em>. Sean soupire et se sert de café. Face à lui, le petit matin d’hiver est plus noir que jamais. A moins que… Et s’il ciblait la clientèle orthodoxe qui fête Noël le 6 janvier? Sean sent l’intuition géniale lui chatouiller le bide et le mince trait rose de l’espoir venir ourler la nuit. Il porte son mug à ses lèvres et se concentre. Mais bien sûr! Pourquoi est-ce qu’il n’y a pas pensé avant? Il suffirait juste de tout faire traduire! En quoi d’ailleurs? Sean énumère: en russe, en bulgare, en grec, en serbe, en macédonien, en monténégrin, en roumain, en arménien, en géorgien, en abkhaze… Sean cesse de compter quand il n’a plus de doigts et sent le découragement l’envahir sous forme d’une multitude de mais. C’est que ça en fait des langues et des alphabets zarbes. N’empêche, contre-attaque Sean avec l’énergie du mec-qui-se-laisse-pas-abattre-comme-ça, ce serait sacrément novateur. A mort, même. Genre marché de niche et lui, Sean, serait le pionnier qui aurait saisi le potentiel avant tout le monde! Mais les mais reprennent le dessus. Comment on dit mégablurb en arménien? Et jediroomeur en bulgare? Est-ce qu’on réussirait à rendre dans toute leur subtilité les retorses «Questions pour un Chambreur» en roumain? Est-ce que Spreadshirt accepterait les postscipts pour l’alphabet géorgien?</span><br />
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<span class="tx">Vaincu, Sean se rend à l’évidence: ça sent les combines à de nouveau rater l’échéance, même au 6 janvier. Le trait rose s’est fait rebouffer par la nuit. Philosophe, Sean pioche dans la boîte à biscuits un pipparkaku que les enfants ont fait l’autre jour au club finlandais où Lumi les abandonne tous les mercredis après-midi. Il le trempe dans son café et prend une grande résolution en scrutant le noir de l'aube par la vitre: dès janvier, il cherche du boulot. C’est trop dur d’être son propre chef.</span><br />
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgajFoSH5MlEGCvKTi_iP3fuseGT0C7JmUosX1mN1puEPfYkwG2gGjTugSls9-frWxwWZxSQ0NY_5rdDif5rNlEDRKIKQfgIOeVnscwmDV_blrQxyIBNRlJaLW8Jccp-KVfjLhePO7MquE/s1600/2009.12.18.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" px="true" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgajFoSH5MlEGCvKTi_iP3fuseGT0C7JmUosX1mN1puEPfYkwG2gGjTugSls9-frWxwWZxSQ0NY_5rdDif5rNlEDRKIKQfgIOeVnscwmDV_blrQxyIBNRlJaLW8Jccp-KVfjLhePO7MquE/s400/2009.12.18.jpg" width="337" /></a></div>Chambre avec viehttp://www.blogger.com/profile/00116873236257222169noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1775469001724874847.post-35304045930240369482009-12-05T06:09:00.000-08:002010-09-22T06:13:30.463-07:00<em>INT/NUIT Chambre à coucher d’enfants. </em><br />
<em>La scène représente deux garçons de 9 et 7 ans (J et K) cachés sous une couverture avec une lampe de poche et absorbés dans un conciliabule autour d’un sac de cochonneries en gomme acidulée.</em><br />
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J: Tu me files une langue de chat? <em>K lui tend une langue de chat, J mastique longuement</em> J: Bon alors, qu’est-ce qu’on leur dit? K: Qu’on y croit plus. On n’est plus des p'tits. Y a que les p'tits qui croient au saint Nicolas. J: Ouais, mais je veux dire, si on leur dit, ben on n’aura plus de cadeaux. K: Tu crois? Mais y vont quand même nous filer un homme de pâte, ou bien? J: Pas sûr… K <em>(outré)</em>: Nooon...! J: Ben je veux dire peut-être qu’y diront ben pisske vous y croyez plus, ben on fête plus saint Nicolas et donc plus d’homme de pâte. Rien que des mandarines. K: Ah nooon!!! C’est vraiment pas juste! J: Ouais. En fait, on est puni passkon est grand. K: Passke je veux dire y a que les bébés et les vachement p’tits comme les p’tits à l’école enfantine qui croient que le saint Nicolas y peut venir avec son âne. Je veux dire, il a jamais le temps de faire tous ces mille kilomètres en une nuit… J: Tous ces mille millions de kilomètres!! K: Ouais, mille millions! J: Pis l’âne, je veux dire, c’est pas possible dans la cage d’escaliers! K: Ben nooon! J: N’empêche, un âne, ça grimpe super bien. K: Skia, c’est que j’ai vachement envie d’un Power Miner... J: C’est trop gros, t’as aucune chance, même si tu dis que tu crois au saint Nicolas. K: Alors un Space Police? J: Trop gros… K: Alors un Mars Mission? J: Même pas sûr… K: Alors on leur dit qu’on n'y croit plus. J: Tu crois? K: Ben ouais, à moins d’un Mars Mission, ça vaut pas le coup. J: T’as raison. On n'y croit plus. K: Il reste des langues de chat?<br />
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjeasZzSTf7nNqzkOkz0_nDr7kKdPsUVuYkjKv89ec4GBvN34TMXibg4Ni9CQ1nkpPaGA5vbJo0rv1fpiMig9okDlItddlTS2AUynXz3wbpnRfTcUjBXqw07CM4Xt2mpN6qRcsmgo05bb4/s1600/2009.12.05.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" px="true" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjeasZzSTf7nNqzkOkz0_nDr7kKdPsUVuYkjKv89ec4GBvN34TMXibg4Ni9CQ1nkpPaGA5vbJo0rv1fpiMig9okDlItddlTS2AUynXz3wbpnRfTcUjBXqw07CM4Xt2mpN6qRcsmgo05bb4/s400/2009.12.05.jpg" width="337" /></a></div>Chambre avec viehttp://www.blogger.com/profile/00116873236257222169noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1775469001724874847.post-18053827612350132482009-11-21T06:07:00.000-08:002010-09-22T06:09:02.333-07:00Les poux de la colère<span class="tx">Cora aurait pu le gifler. «Sa mère vous l’a pas dit?» Non, elle l’avait pas dit. Ni en déposant la petite Noemi vendredi, ni en la récupérant dimanche soir. Et là, voilà que la papa de la petite Noemi lui annonçait ça, à la soirée de parents, entre les gobelets d’eau gazeuse et les mandoches: Noemi avait des poux, enfin, avait eu, elle était entre deux phases de traitement. Horrifiée, Cora revoyait Tessa et Noemi en train de pouffer sous la même couverture... Tessa et Noemi en train de regarder la télé blottie l’une contre l’autre sur le canapé... Tessa et Noemi roupillant sur le même matelas... Et Cora trouvant ça si mignon... Quelle saucisse!!!</span><br />
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<span class="tx">A peine la soirée de parents terminée, Cora a couru à la pharmacie de service, exigé une «arme de destruction massive», foncé à la maison, chopé Tessa, lu à toute vitesse le mode d’emploi tout en mouillant les tifs de sa fille et découvert par la même occasion tout ce qu’il lui resterait à faire une fois qu’elle l’aurait huilée de paraffine asphyxiante et passée à la peignette: laver «l’ensemble du linge de maison» (Tessa et Noemi s’étaient roulées sur <em>tous </em>les lits) et «placer au congélateur» quarante kilos d’animaux en peluche, de doudous, de coussins pour cryogéner les parasites... Trois heures plus tard, Cora avait terminé son opération atomique et se récompensait en enfournant des poignées de chips, assez contente d’elle, somme toute: elle avait bien réagi, elle avait été systématique, elle avait été vachement à la hauteur, elle était une sacrée nana.</span><br />
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<span class="tx">Le lendemain, Cora a raconté ses démêlées pouilleuses à Anke et Anke lui a dit: «Tu peux vider le congélo, ça sert à rien, les poux peuvent pas survivre sur les tissus.» «Tu rigoles?» «Non, y a des études qui ont montré que c’était un mythe. On a dû te filer un produit avec un mode d’emploi périmé.» Cora aurait pu la gifler. Mais elle est restée forte, une sacrée nana, vachement à la hauteur. Et sitôt rentrée chez elle, elle s'est récompensée en enfournant tout un paquet de chips. Familial, s'entend.</span><br />
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi9_grf2nNJmTg6pJ6LbL690-Ai4KzqijKeI_bockeRmI7x4dYA5WJ6O8689cs2qg1xJKpc5Nm4IbDmanmS7ktQrrltQaeVaK3d687pUPyaZ2WNuqKs505meOXW3MIJ2jBD-izLC5EUygo/s1600/2009.11.21.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" qx="true" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi9_grf2nNJmTg6pJ6LbL690-Ai4KzqijKeI_bockeRmI7x4dYA5WJ6O8689cs2qg1xJKpc5Nm4IbDmanmS7ktQrrltQaeVaK3d687pUPyaZ2WNuqKs505meOXW3MIJ2jBD-izLC5EUygo/s400/2009.11.21.jpg" width="340" /></a></div>Chambre avec viehttp://www.blogger.com/profile/00116873236257222169noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1775469001724874847.post-74331348249637306152009-11-07T06:06:00.000-08:002010-09-22T06:07:37.787-07:00Halloween et le yeti<span class="tx">Samedi dernier, c’était Halloween et pour Chantal, cette date est le symbole du supplice absolu. D’abord, «parce que ça nous a été imposé par les Américains et leur mentalité mercantile»: les maquillages hideux, les hordes de gosses armées de sacs qui sonnent à sa porte et font la moue quand elle leur donne des friandises en pâte de fruit 100% naturelle. En plus, depuis que Chantal ne peut plus les enclaver dans un univers barbelé de feutrine faite à la main et de touchants bricolages de feuilles mortes, Hugo et Louis la tannent chaque année pour «faire Halloween comme les copains». Mais surtout, Chantal hait Halloween parce les sourires sardoniques des courges lui rappellent le film «About a Boy»: un nanar facile et commercial, estime Chantal. Mais qui l’a quand même marquée à cause de cette mère cinglée qui fait de son fils un paria mobbé parce qu’elle s’accroche à ses convictions new age et macrobiotiques. Bon, il faut dire que Patrick contribue de manière sadique et systématique à cette association: chaque fois qu’elle s’élève contre Halloween, il lui dit «T’as mis ta veste de yeti, là?», en allusion à la veste hirsute que la mère cinglée porte dans le film. Halloween l’immerge donc chaque fois dans un dilemme atroce: doit-elle mener envers et contre son combat contre le conformisme impérialiste, au risque de faire de ses enfants des Marcus? Ou céder?</span><br />
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<span class="tx">Elle a bien tenté une échappatoire: «On devrait leur montrer que les Américains nous ont spoliés de notre fête des morts», a-t-elle suggéré à Patrick. «La Toussaint?» «Mais oui!» «T’as jamais fêté la Toussaint.» «Peu importe!» «Donc au lieu de les laisser s’éclater avec leurs copains, tu veux les emmener au cimetière mettre de la bruyères sur des tombes?» Chantal sentait plus que jamais les poils de yeti et des larmes de désespoir lui piquer les yeux. Alors Patrick a eu pitié d’elle. Il l’a prise dans ses bras et lui a demandé: «Si je trouve une solution culturelle, tu viens avec moi voir ‘Star Trek’? Il repasse le soir du 31.» Chantal a frissonné de dégoût, mais elle n’avait pas le choix, elle a dit oui.</span><br />
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<span class="tx">«Où sont les enfants?», a-t-elle demandé le 31 au soir en rentrant du yoga. «Ils fêtent Halloween aux Etats-Unis», a répondu Patrick. Chantal l’a regardé sans comprendre. «Ils sont chez Sean, a précisé Patrick. Pour la monstre Halloween-party des expats américains. T’es prête? On va au ciné?»</span><br />
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjnbrSl_edY4ZYiAr14SZvrPoFoRZKvUJFiHMMX0KGIIdZKyKcypGG7SOXlO0T6Tdv2QaUYDNG3e3y3X9Dek4d9GPavv7tWcqqpuK1ZJRCpLaL6zghEEEGnsCbnxwHYAVNC5YIJpRL0u_g/s1600/2009.11.07.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" px="true" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjnbrSl_edY4ZYiAr14SZvrPoFoRZKvUJFiHMMX0KGIIdZKyKcypGG7SOXlO0T6Tdv2QaUYDNG3e3y3X9Dek4d9GPavv7tWcqqpuK1ZJRCpLaL6zghEEEGnsCbnxwHYAVNC5YIJpRL0u_g/s400/2009.11.07.jpg" width="341" /></a></div>Chambre avec viehttp://www.blogger.com/profile/00116873236257222169noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1775469001724874847.post-33210576666733803962009-10-24T06:05:00.000-07:002010-09-22T06:06:26.146-07:00Faire péter le micro<span class="tx">Les garçons ont dit au chéri qu’ils voulaient danser «comme en boîte» et le chéri a été sympa. Il leur a branché la lampe Philipps Living Colors, que nous a offerte Chantal pour sauver le climat et qui (même si elle ne sauve pas le climat à cause de son transformateur bouffeur de watts) a fait un light show très passable. L’aîné et le cadet ont poussé des cris de joie en découvrant cette vertigineuse alternance de mauve, de rouge baffe et de jaune citron. Ils ont derechef lancé la miouze et se sont rués sur leur «piste» – entre le lit à étages et leur gratte-ciel de cartes Yu-Gi-Oh et d’autocollants Stickermania.</span><br />
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<span class="tx">Je dois avouer qu’ils m’ont coupé la chique. Quand j’étais mouflette, <em>tous</em> les garçons détestaient danser. Alors que mes micro-gaillards, eux, se déchaînaient avec un plaisir évident, ondulant des hanches, claquant des doigts, virevoltant des guiboles. Incroyable! Une révolution avait eu lieu!</span><br />
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<span class="tx">Emballé par tant de talent, le chéri a alors ajouté un micro à la sono, si bien que la séance <em>dance </em>s’est muée en <em>karaoke-session</em>. Les chérubins ne se le sont pas fait dire deux fois et se sont mis à crooner à gorge déployée «monimonimoni» et «teïnteud looove». L’ambiance chauffait un max. Et comme le cadet braillait de plus en plus fort dans le micro, le chéri a fini par lui dire: «Tu veux faire péter le micro?» «Parce que c’est possible?», a demandé l’aîné. «Bien sûr, a fait le chéri. C’est super sensib...» L’aîné ne lui a pas laissé le temps de finir sa phrase. Il s’est emparé du micro et a couru avec à la salle de bain, d’où il a hurlé à son frère: «Il est assez long, le fil?» «Ouais!», a fait le cadet. «Yes!», a clamé l’aîné. Le chéri et moi, on s’est regardé sans comprendre. Quand tout à coup, le haut-parleur a lâché un pet retentissant. Colossal. Eléphantesque.</span><br />
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<span class="tx">Alors que le cadet pleurait de rire et que l’aîné revenait hilare de la salle de bain, j’ai compris que je m’étais fourré le doigt dans l’oeil: en réalité, les garçons n’ont pas changé d’un pet.</span><br />
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjYOJ_l9Sr-b9QwM6dfmFpiHU0u4OAaM8v3VMOcNIIZnFMhFvFr6fjiIetd3mxbIxrDu2h5g1KspWddVJGS9mfE04FrnGaQa86XpA2_RthKvcX2ULiMi50CIRPnGmm2tj1-KlvJUUtqJJE/s1600/2009.10.24.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" qx="true" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjYOJ_l9Sr-b9QwM6dfmFpiHU0u4OAaM8v3VMOcNIIZnFMhFvFr6fjiIetd3mxbIxrDu2h5g1KspWddVJGS9mfE04FrnGaQa86XpA2_RthKvcX2ULiMi50CIRPnGmm2tj1-KlvJUUtqJJE/s400/2009.10.24.jpg" width="337" /></a></div>Chambre avec viehttp://www.blogger.com/profile/00116873236257222169noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1775469001724874847.post-21166073025538232682009-10-10T06:03:00.000-07:002010-09-22T06:05:02.260-07:00Sputnik: connecting...<span class="tx">Ça va bientôt faire vingt ans que le Mur de Berlin est tombé et plus cet anniversaire approche, plus Marc se sent vieux et plus il pense avec émotion à Sputnik, l’ex-Deutsche Jugendradio DT64 made in RDA. Une station de génie que Marc avait réentendue pour la première fois après toutes ces années lors de son dernier week-end à Berlin chez Gerd. Sputnik! DT64! <em>Son</em> mythe à lui! <em>Sa</em> bande-son à lui! <em>La</em> radio qu’il écoutait sans arrêt quand le Mur était tombé.</span><br />
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<span class="tx">Donc depuis quelques temps, Marc répétait soixante fois par jour: «T’as pas une radio ici, pas une, qui arrive à la cheville de Sputnik!» Au point que Julie s’est dit qu’elle préférait devoir écouter Sputnik plutôt que Marc lui parler de Sputnik. Or comme Sputnik sévit aussi sur le web, elle est allée lui acheter un poste de radio Internet «qui marche super avec un wifi», a assuré le vendeur.</span><br />
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<span class="tx">Marc a été ravi. Il a embrassé Julie avec fougue, déballé la bête et procédé à l’installation. Le poste a aussitôt indiqué «Connecting…». Mais quarante minutes plus tard, il n’indiquait toujours rien d’autre. «Je vais aller demander au vendeur», a dit Julie. Et le vendeur a dit: «Ça doit venir de votre routeur. Faut une plus grosse antenne.» Et Julie a allongé 40 balles pour une nouvelle antenne. Mais même avec la nouvelle antenne, le poste indiquait toujours «Connecting…» Alors le vendeur a vendu a Julie une antenne encore plus grosse à 120 balles. En vain. «La radio est naze, a conclu Marc. Mais t’as toujours le ticket, non?» «Bien sûr», a dit Julie. Mais elle a eu beau fouiller: le ticket avait disparu. Il n’y avait plus qu’une issue si elle ne voulait pas que la thérapie Sputnik de Marc lui coûte une fortune: elle a revêtu son plus joli décolleté à dentelles avant d’aller trouver le vendeur. Qui a d’abord dit «non», mais fini par dire «okay» quand Julie s’est penchée très en avant par-dessus le comptoir. </span><br />
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<span class="tx">Depuis, Marc va beaucoup mieux. Il écoute Sputnik et a pris son billet pour aller trouver Gerd à Berlin en novembre. «Ce qu’il ne sait pas encore, a avoué Julie à Anke, c’est que pendant qu’il écoutera Sputnik avec Gerd dans cet apparte pas chauffé, moi je me ferai enduire de boue par un masseur ayurvédique à Goa.» «C’est de bonne guerre, a dit Anke. On a tous besoin de réconfort pour encaisser les coups de boutoir de l’Histoire.»</span><br />
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgYGh8fqyOvIXhNoUOfzPvR8zbI-PdlU3KZv8Nubgo9LhDLepdvIIz-IG36TiwZfXr3EnVsB3V-VXvt0yYVZeUIF1HL7MSwzNXpoqi5MlPTFvMoW1mTzpVo-s-CIDBS5QbgnwHrDhUPK_Q/s1600/2009.10.10.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" px="true" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgYGh8fqyOvIXhNoUOfzPvR8zbI-PdlU3KZv8Nubgo9LhDLepdvIIz-IG36TiwZfXr3EnVsB3V-VXvt0yYVZeUIF1HL7MSwzNXpoqi5MlPTFvMoW1mTzpVo-s-CIDBS5QbgnwHrDhUPK_Q/s400/2009.10.10.jpg" width="336" /></a></div>Chambre avec viehttp://www.blogger.com/profile/00116873236257222169noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1775469001724874847.post-4194380508676914932009-09-26T06:01:00.000-07:002010-09-22T06:03:22.270-07:00Small World<span class="tx">Le SMS est arrivé dimanche sur le portable de Sam: «Maellys est née ce matin à 4h32! On vous embrasse, Ludo et Amalia». Ça alors!, s’est dit Sam. Ludo a une nana et il est papa! Puis il a réalisé qu'il n'avait pas revu Ludo depuis… vingt-deux ans. Et que Ludo ne lui avait jamais manqué. Quel salaud je suis, a pensé Sam. Et dire que Ludo, lui, s’était donné la peine de trouver son numéro de portable.</span><br />
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<span class="tx">Sam a parlé de tout ça à Cora. Qui lui a rétorqué: «Maellys? Qu’est-ce que c’est que ce prénom débile?» «Arrête de juger, a dit Sam avec fermeté. Ce qui compte, c’est que Ludo ait trouvé quelqu’un qui apprécie sa loyauté à sa juste valeur.» «Donc on parle bien de ce mec un peu loose qui te collait aux basques quand on avait vingt ans?» «Ouais.» «Maigrichon, le nez de traviole?» «Exact.» «Hé bien ton Ludo si loyal, je l’ai aperçu hier soir au ciné. Et il tenait un autre mec par la main.» «Quoi! a fait Sam stupéfait. Non, t’as dû le confondre avec quelqu’un d’autre! Hier soir, Ludo il était avec sa femme qui accouchait et…» «C’est ça», a fait Cora d’un air entendu.</span><br />
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<span class="tx">Sam a ruminé sa perplexité pendant deux jours. Ludo et… une double-vie? Ça paraissait si inconcevable! Sam a saisi son portable pour en avoir le cœur net. Il a tapé: «Au fait, Cora t’as vu samedi à Inglorious Basterds». Sur quoi Ludo a répondu: «Oui! Ai dû filer pendant séance pour chercher Amalia because contractions!» Nom de Dieu, a juré Sam. Alors Cora avait raison? Re-SMS de Ludo: «Qui est Cora?» «Ma femme. Tu te souviens pas d’elle?» «Tu sortais pas avec Muriel?» Sam a failli en lâcher son portable: Ludo savait pour Muriel!?! Sam s’est mis à réfléchir fébrilement: comment Ludo la tache pouvait être au courant de son aventure la plus secrète? Comme s’il lisait dans ses pensées, Ludo a smsé: «Cachotier!» Sam a senti la moutarde lui monter au nez. Il allait lui envoyer en retour un machin bien senti genre «Parle pour toi, pédale à mi-temps!», mais Ludo a été plus rapide avec son MMS. Sam a alors vu s’afficher sur son écran la photo d’un mec hilare qui tenait un bébé dans ses bras – et qu’il n’avait jamais vu de sa vie.</span><br />
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjbF0pU-91iVT5rKCUCOaHWPb54-oZO3SDM2nPpKLhEqI5EOOYNCYlEmCzb404SsALkF_ia967dYvysWRyGhqxPeeLFDkhWF6FPXny8sMjleTBecocUSz37VtE_dYzRXv58ndmsYILaZqw/s1600/2009.09.26.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" qx="true" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjbF0pU-91iVT5rKCUCOaHWPb54-oZO3SDM2nPpKLhEqI5EOOYNCYlEmCzb404SsALkF_ia967dYvysWRyGhqxPeeLFDkhWF6FPXny8sMjleTBecocUSz37VtE_dYzRXv58ndmsYILaZqw/s400/2009.09.26.jpg" width="337" /></a></div>Chambre avec viehttp://www.blogger.com/profile/00116873236257222169noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1775469001724874847.post-50888418939979810932009-09-12T05:58:00.000-07:002010-09-22T06:01:57.327-07:00Aléas boutichambreurs - double-suite<strong>I. Tsss...</strong><br />
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Sean s’était juré que la Boutichambre serait en ligne début septembre. Et il a foiré. Mais c’est vraiment pas faute d'avoir essayé. En fait, tout le monde s’est ligué contre lui. Il y a d’abord eu ce clash avec Juan qui a voulu se débiner – alors qu’il avait promis de s’occuper du layout, le fumier! Une occasion pareille, geignait Juan, il pouvait pas laisser passer: cinq jours sans Isabel <em>ni </em>Marion, nom d’un chien! Sean <em>devait</em> comprendre! Et surtout ne pas prendre personnellement. Parce que Juan allait enfin pouvoir retourner rouler des mécaniques et se rincer l’œil à la plage sans aucune arrière-pensée culpabilisatrice... Il lui suffirait de prendre une voix compréhensive le soir, au téléphone, quand Isabel appellerait, effondrée, depuis Barcelone, parce que Marion ne faisait aucun progrès en espagnol et refusait de manger avec sa famille d’accueil sous prétexte que c'était «un environnement obèsogène»…<br />
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«Entre nous, a confié Juan à Sean, moi je dis que Marion a raison. On n’est jamais trop prudent avec le gras.» «Mmh, a fait Sean. En fait, tu sais, quoi? Je m’en fous un peu.» «Pardon?», a crachoté Juan en avalant sa bière de travers. «Oh, le prends pas personnellement, a dit Sean. Je suis mono-orienté opportunités commerciales, en ce moment.» «Bien sûr, a dit Juan. C’est un sacré pari: se mettre en indépendant... à ton âge... avec ton passé... tsss...». «Tsss..., a fait Sean. C’est un peu comme toi à la plage, hein? Personne peut dire si t’arriveras à donner le change juste en rentrant le bide, pas vrai?»<br />
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Et hop, exit le layout: Juan a pris superpersonnellement.<br />
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEghRYFdyBKB5GHld3kG7dpL2fqDf_j_vnxYIV1Z3rr0sMaV8k0zXubSloXVlJk0t1OW79ZTdSUMzob7_EvbSz6igIY0a3RepTz2PVTeTfxMjflMqyBQwTulnUwnn4XJv5WB6bOIb5kwlSc/s1600/20090912a.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="206" px="true" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEghRYFdyBKB5GHld3kG7dpL2fqDf_j_vnxYIV1Z3rr0sMaV8k0zXubSloXVlJk0t1OW79ZTdSUMzob7_EvbSz6igIY0a3RepTz2PVTeTfxMjflMqyBQwTulnUwnn4XJv5WB6bOIb5kwlSc/s400/20090912a.jpg" width="400" /></a></div><br />
<strong>II. Tope-là!</strong><br />
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Il ne restait donc plus que Lumi, mais Lumi avait entamé les vacances en se faisant du souci pour Mati au lieu de se concentrer sur les accessoires boutichambreurs. «Il en va de la Finlande et de Pisa, geignait-elle. C’est la cata, il assure pas en lecture!» «Mais il est aussi à moitié Américain», a relativisé Sean. «Justement!, s’est exclamée Lumi. Il faut prendre le mal à la racine. Remets-lui la caboche en place et je te t’aide pour la Boutichambre!»<br />
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Or Sean avait aussitôt trouvé la bonne méthode avec Mati: quinze balles par bouquin lu, vingt pour les très gros, tope-là! Lumi n’était au courant de rien, évidemment, et avait vu avec stupéfaction Mati se mettre soudain à engloutir des livres de plus en plus volumineux, refusant même d’aller se baigner pour pouvoir continuer à lire... Incroyable!<br />
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Sean se frottait les mains: il la tenait! Mais au lieu d’arriver la bouche en cœur, avec une liste d’accessoires boutichambreurs, Lumi a fait irruption jeudi dans son bureau en vociférant: «Tu l’as... acheté?» «De quoi tu parles?» «De ton fils!» «Je l’ai motivé, a corrigé Sean. Pourquoi tu t’énerves?» «Parce que Mati vient de s’acheter avec tes ronds la Playstation que j’avais refusé de lui offrir à son anniversaire!» Sean a réprimé un sourire empli de fierté: sacré Mati! «Si tu m’aides à finir la Boutichambre, je négocie l’usage de la PS avec lui», a-t-il dit. Lumi a longuement plissé les paupières. Mais Sean a su qu’il avait gagné. Quand elle a fait volte-face et s’est barrée en claquant la porte, c’était comme si elle lui avait dit: «Tope-là!»<br />
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiKseBDGQuDC2bIKs14W_OL3XPBSWehr-84W9l1GxSofEsWTxY7d_hL3zur1nbSpxqHconh6VmzW_x8QbDFVrY1yw1g4k64_xFbLrPQ_rawhkNxFuC6y5e6tjRthVyyhSbhe47YBZo2eZo/s1600/20090912b.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="206" px="true" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiKseBDGQuDC2bIKs14W_OL3XPBSWehr-84W9l1GxSofEsWTxY7d_hL3zur1nbSpxqHconh6VmzW_x8QbDFVrY1yw1g4k64_xFbLrPQ_rawhkNxFuC6y5e6tjRthVyyhSbhe47YBZo2eZo/s400/20090912b.jpg" width="400" /></a></div>Chambre avec viehttp://www.blogger.com/profile/00116873236257222169noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1775469001724874847.post-87376376595930121822009-07-25T05:57:00.000-07:002010-09-22T05:58:40.656-07:00Aléas boutichambreurs<span class="tx">Sean m’a appelé hier à cinq heures du matin pour hululer lugubrement à mon oreille: «J’abandonne!» «T’abandonnes quoi?» «Tout! Le brainstorming! La Boutichambre!» «Mais on compte tous sur toi…» «Tu parles! Personne n’en a rien à cirer! J’arrive pas à en joindre un seul! Anke s’est barrée à Bornéo avec son nouveau mec et…» «Quel mec?» «Dany, je crois…» «T’en es sûr?!» «Bon, tu peux laisser une seconde de côté tes instincts concierges et te concentrer sur l’essentiel?» «Pardon.» «Donc voilà. Anke est à Bornéo, injoignable! Paolo a foutu le camp je sais pas où avec une fille et…» «Quelle fille?» «Non mais tu vas arrêter, là?» «Pardon. Continue…» «Bon, où j’en étais, moi? Ah oui! Chantal et Patrick, maintenant. Ils gardent gratuitement des vaches en altitude dans un mayen sans eau courante ni réseau mobile pour soutenir les paysans de montagne et… Pirkko, retourne te coucher. Il est cinq heures et <em>Daddy</em> travaille… Oui… Non… Va au lit, je te dis… Okay... Euh, t'es toujours là?» «Bien sûr.» «Oui, donc, Chantal et Patrick, on oublie.» «Et Isabel? Elle était pas censée t'aider?» «Si et c'est justement pour ça qu'elle avait envoyé Marion en séjour linguistique en Espagne. Mais elle a dû partir la récupérer d’urgence parce que la gamine refuse de s’alimenter et qu’elle sort plus de sa chambre et que la famille d’accueil menace d’appeler les flics et…» «Mais c’est insensé cette histoire! Tu peux me…» «Non, je te donne pas plus de détails, sinon j’arriverai jamais au bout!» «D'accord. Et Marc et Julie, alors?» «Partis aux Etats-Unis pour étrenner leur nouveau passeport biométrique!» «C’était ça leur motivation?» «Mais on s’en fout de leur motivation! Ce qui compte, c’est que je me retrouve seul avec Lumi et Juan pour monter une boutique en ligne, donc autant dire avec les personnes les moins fiables que je connaisse! Jamais on va y arriver! Mon dernier espoir, c’est Sam. Tu sais où il est?» «Euh, avec Cora et les enfants sur leur île croate…» «Eh ben voilà! Le coup de grâce! On est cuit, je te dis, on est…»</span><br />
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<span class="tx">C’est à ce moment que le chéri a émis un grognement contarrié. Avant de me prendre le téléphone des mains, de quitter la chambre et de revenir une heure plus tard pour m'annoncer: «C’est bon, Sean va la faire, la boutique en ligne.» «Comment tu t'y es pris pour le faire changer d’avis?» «Je l’ai convaincu de l’avantage commercial de faire travailler ses enfants.» «Comment ça?» «Tu verras bien. Et tu me dois une grasse mat!»</span><br />
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<span class="tx"><em>Avis à tous les Chambreurs: à la rentrée, votre soap SBF préféré ouvrira sur ce blog les portes d'une Boutichambre abondamment garnie d’accessoires plus must have les uns que les autres. D’ici là, tout le staff de «Chambre avec vie» vous souhaite un été carrément joli.</em></span><br />
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiDIZxxoEg5dPJheJRve8ATiBoTbZk089HQEJZi-oSBejqsr-WgaVzpWGFE-nq8_27i-il2j9RaNmAug-cuDh01Xr4l2arqJfKaHJXDIpDnjrEAiSL54eShhnY0FGuscVVg_YIYVL9hLts/s1600/20090725.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" px="true" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiDIZxxoEg5dPJheJRve8ATiBoTbZk089HQEJZi-oSBejqsr-WgaVzpWGFE-nq8_27i-il2j9RaNmAug-cuDh01Xr4l2arqJfKaHJXDIpDnjrEAiSL54eShhnY0FGuscVVg_YIYVL9hLts/s400/20090725.jpg" width="340" /></a></div>Chambre avec viehttp://www.blogger.com/profile/00116873236257222169noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1775469001724874847.post-10872346336038836482009-07-11T05:55:00.000-07:002010-09-22T05:57:12.943-07:00Dans la peau du mégablurbLa scène représente un compartiment CFF. Face à face: un homme d’affaires (en train de parler dans son téléphone mobile) et une jeune mère (en train d’allaiter son bébé).<br />
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<em>Dans la peau de l’homme d’affaires:</em> «Non, mais je rêve? Elle <em>allaite</em>! Elle se croit tout permis, ou quoi? Hé ho, y a des gens qui bossent, ici! C’est typique! Les médias ont tellement victimisé les mères qu'elles ratent pas une occase de nous balancer leur lactation à la tronche! Astrid aussi faisait ça, quand elle allaitait Clément, et déjà là, avec ma propre femme, ça me rendait dingue, ce dégainage de nichon. C’est tellement agressant. Alors qu’on voudrait juste bosser, nous. Histoire d'assurer la masse salariale <em>et</em> les congés maternités. Qu'est-ce que ça fait de vivre seize semaines aux crochets de l’employeur en temps de crise, hein? En plus, ça crève les yeux qu’elle a aucune idée de l’allaitement, elle aligne toutes les erreurs de la débutante! Non mais regardez comme elle le tient, son bébé! Il va lui faire un de ces renvois… Et voilà! Le mégablurb! Je l’avais pas dit?»<br />
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<em>Dans la peau de la jeune mère:</em> «Non, mais je rêve? C’est son <em>cinquième</em> appel! Il se croit tout permis, ou quoi? Hé ho, y en qui aimeraient avoir la paix, ici! C’est typique! Les médias ont tellement porté aux nues ces requins de managers qu’ils ratent pas une occase de nous balancer leur arrogance à la tronche! Qu'est-ce ça fait d'être responsable de la crise et de vampiriser l'Etat, hein? Dire qu'Eric a les même boutons de manchette que cet incapable... Allez, tais-toi, à la fin! T’as déjà aligné tellement de conneries que tout le wagon a compris que t’y connaissais rien, aux plans d’investissement. Non mais écoutez-le parler d'<em>input</em>! Y a de quoi se taper les cuisses! Et puis cette voix! Je suis sûre que ça va faire régurgiter le petit, toute cette négativité… Et voilà! Le mégablurb! Je l’avais pas dit?»<br />
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<em>Dans la peau du bébé:</em> «Je <em>déteste</em> le train: ça penche... ça me donne mal au coeur... ça fait tout remonter... et... Et voilà! Le mégablurb! Je l’avais pas dit?»<br />
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiZ0pMDzSibm8136iiS3bTIcMct2wYmx-mQof4CC5wmaBoj_NvZWK67J0V12bJ4AKFy0BTnUab9EsX-Yev2d_2anWzK0_EGq75WLKR8fwvjP-VIkZ9M-wuQvsoTIYT-AxAqwLh9ck4JA9I/s1600/20090711.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" qx="true" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiZ0pMDzSibm8136iiS3bTIcMct2wYmx-mQof4CC5wmaBoj_NvZWK67J0V12bJ4AKFy0BTnUab9EsX-Yev2d_2anWzK0_EGq75WLKR8fwvjP-VIkZ9M-wuQvsoTIYT-AxAqwLh9ck4JA9I/s400/20090711.jpg" width="337" /></a></div>Chambre avec viehttp://www.blogger.com/profile/00116873236257222169noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1775469001724874847.post-792050298365115522009-06-27T05:53:00.000-07:002010-09-22T05:54:28.860-07:00Un prénom pour la vie<span class="tx">Julie était sous le choc. Il était là, juste quelques tables plus loin, derrière l’épaule de Cora. Toujours craquant, en plus... C'était insoutenable... D’une main tremblante, elle a cherché son verre de rouge. </span><br />
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<span class="tx">«Ça va pas?», a demandé Cora en levant les yeux de son steak. Julie a descendu une maxigoulée de pinard avant de réussir à articuler: «C’est ce type, là-bas…» Cora s’est retournée pour voir: «Il est canon! Qui c’est?» «J’ai failli sortir avec lui il y a vingt ans.» «Juste failli?» «Oui.» «Il était pris?» «Non.» «Il était gay?» «Non!» «Il te draguait pas?» «Si, j’étais dingue de lui! Mais ça aurait jamais marché. A cause de ma mère.» «Elle pouvait pas l’encadrer?» «Pire: c’est elle qui a choisi mon prénom», a répondu Julie, la voix lourde de sous-entendus. Cora l'a regardée sans comprendre: «Je vois pas bien le...» Mais Julie lui a coupé la chique en gémissant «Oooh là là!» Motif: le mec sublime venait de se matérialiser près de leur table. Il s'est penché pour embrasser Julie, puis s'est tourné vers Cora: «Enchanté! Moi, c’est Julien!» Julie a cru mourir sur place et Cora est restée bouche bée trois secondes avant de coasser: «Julien?! Ah ben ça alors! Donc toi... et Julie... vous...»</span><br />
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<span class="tx">Tandis que Julie la foudroyait du regard, Cora a passé fébrilement en revue les éventuels équivalents masculins du prénom de sa fille. Elle triomphait déjà («Tessa, c'est 100% nana! Je suis une bonne mère! J'ai pas foiré sa future vie amoureuse!»), quand Julien leur a annoncé: «Je viens de devenir papa! Une petite Victoria!» Effarée, Cora a compris que c'était maintenant ou jamais! «Et puis quoi encore!, a-t-elle rugi. Tu vas me changer ce prénom et que ça saute! Sinon qu'est-ce qu'on fera dans vingt ans quand mon Victor s'amourachera de ta fille, hein?»</span><br />
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEieFZNUIz3xXPwtx_rXgbz1IMBZnP8eOJWElgeMGlCQeSCEgak4NEL7t9fjFL4cXnOPxefiAwbjgl7HfNn9mCaD9HphZ0rS-PJZ0phJGLhdscaS69l8YFS9azEAce-PVBHaFFxWLDCpa8A/s1600/20090627.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" px="true" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEieFZNUIz3xXPwtx_rXgbz1IMBZnP8eOJWElgeMGlCQeSCEgak4NEL7t9fjFL4cXnOPxefiAwbjgl7HfNn9mCaD9HphZ0rS-PJZ0phJGLhdscaS69l8YFS9azEAce-PVBHaFFxWLDCpa8A/s400/20090627.jpg" width="338" /></a></div>Chambre avec viehttp://www.blogger.com/profile/00116873236257222169noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1775469001724874847.post-80189196571612547312009-06-13T05:30:00.000-07:002010-09-22T05:32:52.681-07:00Tout est sous contrôle<span class="tx">S’il est une caractéristique de notre époque que Chantal trouve haïssable, c’est notre «obsession du contrôle aliénante et bassement motivée par la radinerie», qui nous pousse à tout vouloir faire nous-mêmes. A ne plus faire confiance, à ne rien déléguer. Résultat, affirme Chantal: des corps de métiers disparaissent, notre tissu social déjà pourri périclite, etc.</span><br />
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<span class="tx">A cette dérive, Chantal oppose volontiers l'époque («pas si lointaine!») où le laitier livrait à domicile tous les matins, où les dames au guichet de la poste avaient la haute-main sur vos virements et où seules les agences de voyage pouvaient émettre des billets d’avion. Or que reste-t-il de cet ordre civilisationnel de juste répartition des tâches où chacun savait où était sa place? «Rien! Juste l’anonymat du guichet virtuel et des kyrielles de chômeurs!», dénonce Chantal lorsqu’elle se jette dans la sociologie racourcie.</span><br />
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<span class="tx">Le dernier emblème en date de ce cataclysme, à ses yeux, c’est la tondeuse à tifs dont Patrick a fait l’acquisision pour égaliser le pourtour de sa calvitie et «cesser de dépenser des fortunes chez cette arnaqueuse de coiffeuse». Histoire de bien signaler sa réprobation et son profond respect du savoir-faire, Chantal a aussitôt pris rendez-vous chez ladite coiffeuse. Qui le jour venu, lui a demandé si ça la dérangeait que ce soit l’apprentie qui lui coupe les pointes. «J'en serais ravie!», s’est écriée Chantal - aux anges à l'idée de soutenir à la fois les métiers menacés <em>et</em> la relève! L’apprentie s’est donc déchaînée dans sa chevelure, donnant libre cours à des inclinations... asymétriques.</span><br />
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<span class="tx">Alors qu’elle rasait les murs sur le chemin du retour, Chantal s’est jurée de solliciter les services de Patrick, la prochaine fois. Lui au moins, elle pourrait l’engueuler. Gratuitement.</span><br />
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiolivH6wdMnJcx9g4ad9UAxHMmN08d8qpNrP1jnHYXDULCnvSaBrlf9H_IPBqlxavKi8WIyABoNSLrGEq5nFd1vMc6pX1xCEH2walgB5kIfY2apiJIVz0YGjDG9Kxd36Tz6cqFJlm_3_I/s1600/20090613.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" qx="true" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiolivH6wdMnJcx9g4ad9UAxHMmN08d8qpNrP1jnHYXDULCnvSaBrlf9H_IPBqlxavKi8WIyABoNSLrGEq5nFd1vMc6pX1xCEH2walgB5kIfY2apiJIVz0YGjDG9Kxd36Tz6cqFJlm_3_I/s400/20090613.jpg" width="337" /></a></div>Chambre avec viehttp://www.blogger.com/profile/00116873236257222169noreply@blogger.com