Cet été, Anke et Paolo ont prouvé qu’ils ont encore beaucoup en commun. Notamment une conception bien particulière de l’audace et du don de soi.
Fin juin: Paolo appelle Anke. Un coup de fil sur lequel nous ne nous étendrons pas, fait de banalités confondantes, où chacun se demande: «Je fous quoi, là?» L’échange s’achève sur un neutre et non-engageant: «Ouais, on se verra peut-être à la plage cet été.»
Juillet: Paolo entame une liaison passionnée avec une Danoise plus grande que lui, mais cette dernière finit par repartir retrouver son fiancé sous une éolienne en pleine mer du Nord. Anke entame une liaison passionnée avec un dénommé Ophélien: «Québecois?», demande Chantal. «Ivoirien», répond Anke. «Alors il est…?», s’écrie Chantal, subjuguée. «Black…», confirme Anke. «Oh, c’est merveilleux!», s’exclame Chantal. Mais Anke largue Ophélien deux semaines plus tard, après que ce dernier lui ait demandé mille balles «pour la famille». «T’aurais quand même pu lui laisser une chance, déplore Chantal. La multiculturalité, c’est un défi magnifique. Mais si tu baisses les bras à la moindre difficulté… Ouais, je sais, tu préfères te la jouer neutre et non-engageante.»
Mi-août: Anke et Paolo se billent dedans à la buvette de la plage. En dépit d’un trouble intense, chacun s’efforce de rester cool: Paolo en riant d’un air dégagé, Anke en poussant des exclamations légères. Paolo pense: «Elle a grossi, mais elle est toujours canon.» Anke pense: «Il a pris du lard, mais il est toujours classe.» Ils se séparent sur un neutre et non-engageant: «Ouais, alors peut-être à plus tard.»