Grâce à Juan, Paolo a récemment adopté une nouvelle Bible hebdomadaire. Elle paraît tous les dimanches dans la «NZZ am Sonntag», s’intitule «Les règles de style» et est signée Jeroen van Rooijen (JvR), un gourou zurichois dont la mission est de métamorphoser ses fidèles en femmes et hommes de goût, rompus à l’évangile du savoir-vivre. JvR ne néglige ni les détails «décisifs» (il nous enseigne par exemple qu’on ne sert jamais de l’eau gazéifiée au Soda Club dans la bouteille Soda Club mais dans une carafe), ni les principes universels, comme ceux qui régissent les codes vestimentaires.
Or là, on évolue en terrain rude. JvR refuse en effet d’accorder le statut de chemise à tout ce qui a des manches courtes, même en pleine canicule. Et l’été dernier, il a passionnément dénoncé celles et ceux qui osent se montrer en public chaussés de tongs - un peu comme s’ils perpétraient là d’un crime contre l’humanité.
Mais toute cette rigueur présente quelques signes de détente. Ainsi, il y a trois semaines, JvR a accordé «une deuxième chance» aux tongs, admettant qu’elles semblent «comme faites» pour compléter le pantalon de lin blanc des garden partys. Mais attention! Se détendre ne veut pas dire faire n’importe quoi: on ne porte que les modèles de cuir fin (donc chers) et on s’épile les orteils.
En vaillant homme de goût, Paolo a commencé par la partie hard de cette ère nouvelle: il s’est enfermé à la salle de bain avec une pince à épiler et une bouteille de whisky – histoire de s’en verser une bonne rasade dans le verre à dents s’il devait flancher. Que JvR lui pardonne.