Depuis que la Finlande a remporté l’Eurovision grâce à la prestation très gore du groupe Lordi, Lumi pense que tout a changé: pour son pays d’origine, «pour ce qu’il représente», il y a «un avant et un après Lordi». Avant Lordi, la Finlande était une société hyper avant-gardiste en matière d’égalité des sexes et d’éducation; depuis Lordi, c’est un repère de soiffards tarés qui braillent «Hard rock, Allelujah!» et ne suscitent plus que la consternation.
Sa théorie de l’avant et de l’après Lordi, Lumi l’a élaborée après avoir surpris dans le tram une conversation entre deux «femmes sociologues». «C’est symptomatique, disait la première, ce groupe hard rockeux minable que les Finlandais ont délégué pour les représenter. Ça dénote un malaise social qui doit être colossal. Il paraît qu’à Helsinki, il y a plein de jeunes qui font des comas éthyliques à 12 ans… Effrayant!» «Ah, complètement, a renchéri l’autre. C’est un appel à l’aide! Et qu’ils aient choisi un event aussi ringue que l’Eurovision pour le faire, c’est éloquent! Ça doit venir de leur culture hyper malsaine de la boisson. Leur but, c’est pas de s’enivrer, mais de s’écrouler, de rouler sous la table!» «Comme ces loques que Laura à vus à Tallin, a ajouté la première d’un air affligé. Ivre-morts à 7 heures du matin, en train de ramper dans le lobby de l’hôtel…»
Mais le coup de grâce, c’est Sean qui le lui a assené en lui proposant d’organiser très bientôt une soirée vodka-Lordi, «histoire de se marrer un bon coup et de fêter dignement le triomphe culturel suomi».