6 juin 2006

Grill et caquelon qui clochent

Côté bouffe, le chéri et moi avons tacitement nos prés carrés respectifs dans lequel l’autre ne se risque pas. Et c’est tout en nuance. Par exemple, la confection des crêpes, c’est lui. Celle des blinis, c’est moi. La préparation des entrées à base de pâte filo, c’est lui. Celle des desserts à base de pâte filo, c’est moi. Vous voyez?

Dans d’autres domaines, la répartition est plus tranchée. La fondue pour lui remonter le moral en hiver (le chéri aime la neige mais déteste le stratus), c’est moi qui m’en occupe. Les grillades qui me font presque aimer l’été (je déteste les UV, les canicules et la dominante crudités), c’est son rayon. Jusque là, cette politique des chasses gardées nous a bien réussi: j’ai mis au point des super fondues «anti jours trop courts» et le chéri est passé maître dans la catégorie «grill bucoliques saveurs».

Mais depuis un mois, quelque chose cloche. Trois grillades d’affilée, le chéri nous a bousillé au charbon de la marchandise de premier choix, en faisant comme si de rien n’était. Le déni, quoi. J’ai donc décidé de faire intervenir mes talents caqueloneurs pour enrayer cette spirale et de nous mitonner une fondue d’été au chèvre dégotée sur le site Marmiton. Résultat: c’était infâme. J’ai quand même fait comme si de rien n’était (par vengeance, je l’avoue), en faisant passer la chose avec beaucoup d’alcool. Et la vérité est dans le vin: en débouchant la deuxième bouteille, le chéri et moi avons décidé que le thème de notre prochaine soirée d’été s’intitulerait «Take away».