7 février 2006

La fièvre E-Bay

Internet a ouvert des horizons formidablement enrichissants: qui aurait pu imaginer il y a vingt ans qu’il serait possible un jour de «googler» sur l’infini du Web son propre nom et celui de quelqu’un qu’on déteste, histoire de voir qui des deux bénéficie du cyberstatut le plus enviable? Ou encore de participer à des enchères virtuelles sur E-Bay?

Le chéri, par exemple, a fait quelques épatantes acquisitions via cette plate-forme: un siège auto «utilisé seulement une fois», deux trailers «design» à accrocher derrière nos vélos pour balader les enfants, une chaîne stéréo Bose «en parfait état»… Tout ça à prix Aldi. Ou presque: au final, en effet, les trailers se sont avérés plutôt chers puisqu’il a fallu traverser la moitié de la Suisse pour aller les chercher. Idem pour la chaîne Bose, dont le display a rendu l’âme au bout de quelque jour (le montant de la facture a été étourdissant)…

E-Bay permet donc aux déchets de circuler. Et preuve que nos greniers regorgent de collectors qui s’ignorent: un journaliste alémanique a réussi à vendre aux Net-enchères un distributeur de bonbons PEZ à l’effigie de Gros Minet pour… 3 francs. Alors le chéri s’est dit l’autre jour qu’il n’y avait aucune raison pour que notre voiture récemment et irrémédiablement emboutie par mes soins ne profite pas, elle aussi, de la magie E-Bay.

Reste une inconnue de taille: l’acquéreur du PEZ Gros Minet répétera-t-il son geste fou pour un break «spacieux, élégant et mécaniquement impeccable» dont le capot ressemble à un bandonéon? Le suspens est total.