Lumi a donc accouché il y a quelques semaines grâce à la magie du bistouri. Elle a trouvé cette expérience césarienne «pas mal, peut-être juste un peu courte». Sean aussi. Sinon, ils n’ont pas grand-chose à signaler. Ils sont contents, very fans de leur petite Pirkko, of course, mais comme a remarqué Julie, «pas franchement chamboulés».
«En avoir trois, c’est une délivrance, affirme Lumi. Tu n’as plus d’autre choix que d’accepter que c’est le bordel, que tu ne maîtrises pas, que tu ne peux pas être parfaite et ne penser qu’à ça.» Lumi est d’ailleurs admirablement conséquente avec cette révélation: la dernière fois où nous nous sommes vues, nous avons parlé davantage du coffret DVD de la première saison de «Lost» que de Pirkko.
Comme la nounou laponne et les aînés «s’occupent beaucoup» de Pirkko (la première lange et berce, les autres se flanquent parfois des baffes pour savoir qui aura le droit de lui faire des grimaces), Lumi a aussi repris ses cours post-grade: «Il suffit de s’organiser», dit-elle. Elle monte donc vaillamment dans le train tous les jeudis, tire-lait sous le bras (la haute école où elle fait son master est «juste» à 90 kilomètres de chez elle). Certes, les choses ne sont pas encore rôdées à 100%, elle l’admet volontiers (il lui arrive par exemple de quitter l’auditoire en trombe pour aller traire en urgence ses nénés). Mais l’un dans l’autre, elle ne s’est jamais sentie aussi cool. «Il y a juste mon tour de taille, soupire Lumi. J’ai un mal fou à renouer avec des valeurs décentes. On se refait un hot dog?»