J’avais toujours cru que je saurais résister à l’hystérie des fêtes de fin d’année, mais moi aussi, je suis tombée dans le panneau: j’ai décidé de faire des biscuits de Noël avec mes enfants. J’ai même trouvé un motif peudo-freudien pour justifier mon élan pâtissier à la mode du petit Jésus: ma mère n’a jamais fait de biscuits de Noël avec moi.
Je suis donc allé au supermarché m’équiper en pâte à milanais riche en agents conservateurs. A l’intention de tous ceux qui m’objecteront que c’est pas du jeu quand la pâte n’est pas maison, je cite la confession de mon amie Isabel: «J’ai commis l’énorme erreur de faire la pâte moi-même, racontait-elle l’an dernier. Marion s’est renversé une livre de farine sur la tête et m’a éclaffé deux œufs sur les pieds, cette saloperie de pâte collait... J’ai frôlé la crise de nerfs.»
Mes petits chéris ont glapi de joie à l’idée de jouer de l’emporte-pièce. Le cadet s’est aussitôt mis à pétrir sa portion de pâte en clamant avec extase «Pâte à moler jaune!!!» Quant à l’aîné, il a taillé dans la sienne une bonne dizaine de lunes en criant «Aah!» comme un guerrier viking. J’en avais les yeux humides de bonheur.
Le problème, c’est que douze minutes plus tard, ils en ont eu assez – notamment l’aîné que les 150 grammes de pâte crue avalés entre deux taillages de lune avaient rendu nauséeux. J’ai donc dû assurer le reste en solo, ce qui m’a pris deux heures au bas mot. Verdict de mes bébés d’amour: «Ils sont pas très bons, tes biscuits. On peut avoir un Kinder Surprise à la place?»