Les Romands qui ont Canal+ sont des veinards qui se délectent chaque semaine de la série «Desperate Housewives».
Les héroïnes désopilantes de cette saga, ce sont quatre femmes au foyer parquées en banlieue américaine chicos (entre nous, un peu trop bien conservées pour être crédibles, mais bon): Susan, divorcée, un concentré de maladresse abonné au débol; Lynette, anciennement cadre et aujourd’hui mère constamment débordée; Gabrielle, ex-top-model accro à tout ce qui est cher, qui trompe son mari et son ennui avec son jardinier de 16 ans; et enfin Bree, bourgeoise obsédée de perfection et championne des révélations qui tuent («Rex, mon mari, sanglotte lorsqu’il éjacule»).
J’avoue avoir un faible pour Lynette, qui court toute la journée après ses gosses et n’a jamais le temps de se laver les cheveux. Gabrielle a trop le fric dans l’ADN, Susan est trop tarte et même si je trouve la monstruosité de Bree touchante, j’abonde dans le sens de Rex qui dit: «Elle vit dans une pub pour détergent.»
En vraie fan je suis aussi allée voir sur le Net. Et j’ai découvert qu’on peut acheter des T-shirts avec les inscriptions «I’m a Susan», «I’m a Bree», etc. J’étais sur le point de commander un «I’m a Lynette» quand j’ai décidé de faire le test «Quelle desperate housewive êtes-vous?» Rien de bien méchant, me suis-je dit. Sauf que le web m’a finalement affiché un triomphant «You’re a Bree!». Entre nous, ça m’a ébranlée. Et je crains le pire: le chéri, qui regardait par-dessus mon épaule au moment fatidique, m’a d’ores et déjà promis un «desperate T-shirt» pour Noël.