Certaines personnes ont la popote-révélation à l'achat d'un robot ménager. Pour Lumi, c'est arrivé grâce à un émulsionneur Kisag (qui devait initialement servir à pschhter de la crème fouettée sur des donuts McDo) et à la brochure de recettes qui l'accompagnait. Ce manuel du bon usage du shaker à gaz montrait en effet qu'il suffit de bourrer le Kisag d'ingrédients, de charger la capsule, de secouer et hop, le voilà qui vous pschhhte une mousse au chocolat, une sauce hollandaise...
Littéralement sous le charme, Lumi s'est mise à kisaguer à tire-larigot, encouragée par sa marmaille. La petite Pirkko, par exemple, fait «pssss...» avec ravissement chaque fois que le Kisag lui pschhte de la carotte ou du brocoli en nuage.
Aujourd'hui, Lumi est équipée en pro (cinq modèles) et écume régulièrement le web en quête de recettes. Elle maîtrise la patates-mousseline émulsionnée d'El Bulli et a même quelques créations à son actif: un caviar d'aubergines pschhté, une Kisag-brandade et une carbonara à l'émulsionneur. Bref, elle et les siens mangent désormais à 70% Kisag... au grand dam de Sean, qui n'en peut plus de toutes ces mousseries.
Or comme il a constaté qu'il était vain d'essayer d'intéresser Lumi à une autre technologie culinaire, il ne lui restait plus qu'une issue: lancer une OPA massue sur les fourneaux. Du coup, Sean rentre tous les jours avant 18 heures pour cuisinier (ce qui ne lui était pas arrivé depuis trois ans). Et Lumi sait désormais qu'il lui suffit de dégainer son Kisag pour obtenir de lui ce qu'elle veut.