Question TV, je suis très double discours. Alors que j’entretiens une relation hpyeraddictive au petit écran, je règle de manière draconienne les périodes où mes enfants y ont droit, rapport à l’état catatonique et un rien effrayant dans lequel ça les plonge.
Mais j’ai aussi constaté l’effet dévastateur que peut avoir la télé-abstinence sur des adultes. Julie, par exemple, n’a plus de poste depuis dix ans et prétend volontiers que c’est «super» comme ça. Pourtant, son paradis préservé de la vulgarité cathodique a récemment connu une grosse perturbation, lorsqu’elle s’est retrouvée en tentation et terriblement désireuse de découvrir la série «Desperate Housewives».
Au moment de la sortie du coffret DVD, elle s’est évidemment ruée dessus. Et a immédiatement cédé à l’enchantement, en se faisant sept épisodes d’un coup sur son ordi. Une sacrée dose, mais Julie y est allée avec l’élan de la novice, qui vit la révélation et trouve ça tellement bon qu’elle en veut toujours plus. Elle a remis ça trois soirées d’affilée, zonant la journée en robe de chambre, oubliant le rendez-vous chez le pédiatre… Le quatrième, elle a vomi tripes et boyaux.
La preuve, me direz-vous, que la télé, c’est super néfaste. Alors qu’en réalité, le vrai danger, c’est de ne jamais la regarder. Car se priver de ce qu’elle fait de meilleur, c’est idiot. Mais pour en profiter, il faut de l’exercice. Sans quoi on se retrouve devant elle comme Julie et mes enfants, médusé, vulnérable.
Okay, l’entraînement de ma progéniture commence dès demain.