Chantal est une maman mordue d’alternatif. Et en tant que telle, une obsédée du système immunitaire. Sa mission de tous les jours: le «fortifier». Que ce soit en emmenant régulièrement ses enfants dans une ferme bio «pour le lien à la terre», en leur interdisant les hamburgers ou en les gavant de médics «naturels». Chantal est en effet une enthousiaste adepte de l’homéopathie et des décoctions «ancestrales qui renforcent les défenses». Elle ne se résigne donc aux antibiotiques qu’en dernier recours, par exemple en cas d’inexplicable échec des globuli; face à une otite aiguë.
Chantal a évidemment refusé de faire vacciner ses enfants. Elle est «sûre» que cette saleté leur bousillerait leur système immunitaire et trouve «inquiétant» que tant de parents fasssent encore preuve d’aveuglement, tout en comprenant que c’est «dur» de rester vigilant, vu les «milliards» qu’investit l’industrie pharmaceutique pour dissimuler «les effets secondaires dévastateurs du ROR». Chantal, elle, préfère «protéger» ses gosses. Et faire confiance à l’allaitement et au jus de bouleau.
Mais depuis que la grippe du poulet ne sévit plus seulement dans la lointaine et holistique Asie, Chantal a les jetons. Les globuli anti-grippe suffiraient-ils si ses mouflets venaient à contracter cette saloperie dans le poulailler bio? Dans le doute, elle a jugé plus prudent de se procurer une décoction amazonienne. Ainsi que quelques boîtes de Tamiflu. Et trouve «scandaleux» que l’industrie pharmaceutique n’ait pas encore réussi à mettre au point un vaccin.