Suite de notre parcours estival au GPS: nous avons localisé Cora, Sam et les enfants dans un idyllique cottage des verdoyantes Cornouailles. Triptyque façon imper.
1) D’abord, il a plu à seaux durant des jours et toute cette humidité a mis cruellement en évidence les limites desdits cottages: ça caille salement, à la moindre averse. Le Gulf Stream n’est donc plus ce qu’il était, affirme Cora, qui désormais cite Al Gore toutes les deux phrases – ben ouais, le Gulf Stream, tu dois imaginer ça comme un tapis roulant, mais avec les calottes glaciaires qui fondent à causes des ces sales 4x4, il ralentit. Du coup, ben l’air doux...
2) Après la flotte, il y a eu ce fameux labo qui a eu la riche idée de lâcher un virus de fièvre aphteuse sur les bovins qui paissaient dans le Devon voisin. Découragés par cet enfer sanitaire, Cora et Sam ont décidé d’avancer leur retour. Et sont arrivés pile poil pour se retrouver pris dans les inondations et les glissements de terrain helvétiques de la semaine dernière.
3) Cora se plaint à cor et à cri de ses vacances pouraves. Mais c’est pour la galerie. Car dans le secret de son for intérieur, elle interprète cette version post-moderne des plaies d’Egypte comme un signe de la Providence. Grâce à elles, en effet, elle n’a pas eu une seule fois à répéter les pénibles essayages auxquels elle s’était livrée avant son départ. Bikini ou tankini? Telle était la question borderhamletienne qu’elle avait dû affronter face au miroir en tentant (vainement) de rentrer le ventre...Heureusement, le dieu Ciré est accouru a sa rescousse. Il a noyé la racaille bitankinique en abattant son arrosoir vengeur et enveloppé Cora durant tout l’été de sa bienveillante opacité.
27 août 2007
2 août 2007
La carte
Avis aux Chambreurs qui se demandaient ce qu’ils étaient devenus, Lumi et Sean ont passé tout le mois de juillet sur les plages de Skhiatos et sont en train de virer hellénophiles atteints. La preuve par cette carte postale reçue l’autre jour. Lorsque vous l’aurez lue, vous comprendrez pourquoi quelques explications par SMS s'imposaient, en dépit du racket nommé roaming.
SMS explicatif:
Moi: Alors, Skhiatos?
Lumi: SO HOT!
Moi: So hot façon... Cap d’Agde?!?
Lumi: Mais non! Juste super chô, 40! Impossible de dormir. Heureusement, l’ouzo coule à flots
Moi: C’est Tuula, le dessin sur la carte?
Lumi: Mati
Moi: Se dessine lui en bikini?!?
Lumi: Il avait la diarrhée. Abus de pastèques.
Moi: OK. Et Sean?
Lumi: OK! Il adore tzatziki + moussaka + retsina et il a dansé le sirtaki… Hyperamerloque.
Moi: Et toi?
Lumi: En plein live de fantasme exotik pour femme suomi: j’aime bcp les mecs grecs et leurs grands yeux noirs…
Moi: C’est pas cliché, ça?
Lumi: Si mais y’a pas de fumée sans feu. Tu veux une photo?
Moi: OK.
Lumi est du genre vache qui met volontiers ses interlocuteurs au supplice: son MMS héllénico-illustratif n’est jamais arrivé sur mon portable.
SMS explicatif:
Moi: Alors, Skhiatos?
Lumi: SO HOT!
Moi: So hot façon... Cap d’Agde?!?
Lumi: Mais non! Juste super chô, 40! Impossible de dormir. Heureusement, l’ouzo coule à flots
Moi: C’est Tuula, le dessin sur la carte?
Lumi: Mati
Moi: Se dessine lui en bikini?!?
Lumi: Il avait la diarrhée. Abus de pastèques.
Moi: OK. Et Sean?
Lumi: OK! Il adore tzatziki + moussaka + retsina et il a dansé le sirtaki… Hyperamerloque.
Moi: Et toi?
Lumi: En plein live de fantasme exotik pour femme suomi: j’aime bcp les mecs grecs et leurs grands yeux noirs…
Moi: C’est pas cliché, ça?
Lumi: Si mais y’a pas de fumée sans feu. Tu veux une photo?
Moi: OK.
Lumi est du genre vache qui met volontiers ses interlocuteurs au supplice: son MMS héllénico-illustratif n’est jamais arrivé sur mon portable.
14 juillet 2007
«Chambres de l'été» et Bruits de couloir
L’édition papier de «Chambre avec vie» est en vacances et devrait reprendre du service le 1er septembre. Ce long silence, nous en sommes conscients, a quelque chose d’insoutenable pour nos lecteurs, désespérément accros et rongés par les spéculations les plus folles: Paolo saura-t-il tirer parti des sensualités playesques pour faire vaciller les réticences d’Anke? Cora va-t-elle vivre l’heure de vérité en tentant de renfiler son bikini? Et où diable sont passés Lumi et Sean? Les témoignages contradictoires se multiplient, donnant tour à tour Djerba, Oulan-Bator, Miami, Reykjavík…
Pour vous aider à tenir le coup face à tant d’interrogations brûlantes, nous vous proposons 1) de vous inscrire à Bruits de couloir, la newsletter de «Chambre avec vie», dont profitent déjà quelques initiés, afin 2) d'être tenus au courant au moins durant les semaines qui viennent des bonus dont nous allons vous gratifier dans le cadre de notre série estivale - fort originalement et joliment intitulée, vous en conviendrez - les «Chambres de l'été».
Non seulement Bruits de couloir vous fera 1) entrer dans le club très ragoteur des Lecteurs-Chambreurs, mais elle vous offira en plus et en avant-première 2) toutes sortes de révélations concernant l’univers et les rebondissements de «Chambre avec vie».
Pour vous aider à tenir le coup face à tant d’interrogations brûlantes, nous vous proposons 1) de vous inscrire à Bruits de couloir, la newsletter de «Chambre avec vie», dont profitent déjà quelques initiés, afin 2) d'être tenus au courant au moins durant les semaines qui viennent des bonus dont nous allons vous gratifier dans le cadre de notre série estivale - fort originalement et joliment intitulée, vous en conviendrez - les «Chambres de l'été».
Non seulement Bruits de couloir vous fera 1) entrer dans le club très ragoteur des Lecteurs-Chambreurs, mais elle vous offira en plus et en avant-première 2) toutes sortes de révélations concernant l’univers et les rebondissements de «Chambre avec vie».
30 juin 2007
Cybertrouble à caractère prénominal
C’est ce qui s’appelle un coup de foudre. Il a suffit que Juan pose ses yeux dessus pour se sentir ému. Pas de doute, c’est le numéro 5. Delphine. Des proportions parfaites, un grain qui doit être fabuleux au toucher, il le sent déjà sur sa peau. Il le sent même vachement bien, rien qu’en regardant l’écran. Incroyable. Il semble fait pour lui, ce grain… Juan frissonne en imaginant le contact. D’abord sur ses cuisses, puis contre son aine, avant d’envelopper souplement ses reins… Oh… Juan se cramponne un peu plus fort à sa souris. C’est fantastique de faire ça par Internet. Jamais il aurait cru que la sensation pouvait être si… concrète. Delphine, il faut qu’il booke. En abonnement. Sans la moindre hésitation.
Juan aspire une grosse goulée d’air et poursuit son exploration. Deux clics plus loin, il tombe sur Babette, numéro 2. Des lignes idéales, là aussi. Surtout cet arrondi, juste en dessus des clavicules: splendide… La caresse que ça fera sur son torse quand Babette glissera sur lui… Juan a la respiration qui s’accélère. Il voit déjà le tableau: lui, dévêtu, avec juste Babette en-haut et Delphine en-bas... Babette aussi, en abonnement mensuel. Direct.
Okay. Taper le mot de passe – Juan en a imaginé un limite lubrique qui colle au caractère hyperintime du deal…. Départ. Juan se renverse en arrière et ferme les yeux. Ça y est. Il a franchi le pas. Il a osé.
Il vient de passer commande d’un abonnement mensuel de trois slips-boxers «Delphine» et de trois maillots de corps «Babette» sur blacksocks.com.
Juan aspire une grosse goulée d’air et poursuit son exploration. Deux clics plus loin, il tombe sur Babette, numéro 2. Des lignes idéales, là aussi. Surtout cet arrondi, juste en dessus des clavicules: splendide… La caresse que ça fera sur son torse quand Babette glissera sur lui… Juan a la respiration qui s’accélère. Il voit déjà le tableau: lui, dévêtu, avec juste Babette en-haut et Delphine en-bas... Babette aussi, en abonnement mensuel. Direct.
Okay. Taper le mot de passe – Juan en a imaginé un limite lubrique qui colle au caractère hyperintime du deal…. Départ. Juan se renverse en arrière et ferme les yeux. Ça y est. Il a franchi le pas. Il a osé.
Il vient de passer commande d’un abonnement mensuel de trois slips-boxers «Delphine» et de trois maillots de corps «Babette» sur blacksocks.com.
23 juin 2007
Babyphone à l’envers
Tous les couples font ça quand ils quittent une soirée et regagnent leurs pénates: ils commentent 1) la bouffe (franchement, le tartare, je m’attendais à mieux, pas toi?), 2) les hôtes (ils avaient l’air vachement à cran, t’as remarqué aussi?) et 3) la déco (il est bizarre, leur fauteuil, hein?). La vocation de ces échanges étant strictement privée, évidemment. Chantal et Patrick n’échappent pas à la règle. Mais en champions de la pédagogie positive, ils ont pour principe de s’abstenir en présence des enfants.
L’autre soir, comme ils étaient invités chez des voisins de quartier, Chantal et Patrick ont décidé de tester leur nouveau babyphone (800 mètres de portée): si les jumeaux devaient se réveiller, ils pourraient rappliquer en moins de deux.
Le truc, c’est que Chantal et Patrick n’avait pas eu le temps de lire le mode d’emploi. Et c’est seulement sur le chemin du retour, alors qu’ils étaient en train de commenter le dessert et la terasse des voisins, qu’ils se sont rendu compte de leur bévue: ils avaient inversé les bidules, emporté l’émetteur avec eux et laissé le récepteur dans la chambre des garçons. Heureusement, Hugo et Louis les attendaient sagement allongés dans leur plumard, les yeux clos. Ouf! Ils avaient visiblement dormi à poings fermés.<br/><br/>Le lendemain, Chantal a croisé la voisine. Elle voulait la «remercier encore», mais Hugo a été plus rapide: «Ma maman, elle trouve que c’est moche, les meubles en plastique sur la terrasse», a-t-il expliqué. «Et mon papa, il a roté à cause du gâteau», a ajouté Louis.
L’autre soir, comme ils étaient invités chez des voisins de quartier, Chantal et Patrick ont décidé de tester leur nouveau babyphone (800 mètres de portée): si les jumeaux devaient se réveiller, ils pourraient rappliquer en moins de deux.
Le truc, c’est que Chantal et Patrick n’avait pas eu le temps de lire le mode d’emploi. Et c’est seulement sur le chemin du retour, alors qu’ils étaient en train de commenter le dessert et la terasse des voisins, qu’ils se sont rendu compte de leur bévue: ils avaient inversé les bidules, emporté l’émetteur avec eux et laissé le récepteur dans la chambre des garçons. Heureusement, Hugo et Louis les attendaient sagement allongés dans leur plumard, les yeux clos. Ouf! Ils avaient visiblement dormi à poings fermés.<br/><br/>Le lendemain, Chantal a croisé la voisine. Elle voulait la «remercier encore», mais Hugo a été plus rapide: «Ma maman, elle trouve que c’est moche, les meubles en plastique sur la terrasse», a-t-il expliqué. «Et mon papa, il a roté à cause du gâteau», a ajouté Louis.
16 juin 2007
Cora et Sam font leurs premiers pas dans leur condition de parents-qui-en-ont-deux et ça se passe pas mal du tout. Comme sa sœur à son âge, Victor est du genre bébé modèle. Quant à Tessa, elle est fan de «Vitor» et pleure régulièrement toutes les larmes de son corps parce qu’elle n’a pas le droit de le «prendre comme doudou pour dormir».
Ça n’empêche pas Cora de vivre des journées plutôt harassantes: en dépit de son charme ravageur, Sam n’a en effet réussi à extrorquer qu’une semaine de congé paternité à son chef, lequel est aujourd’hui l’être que Cora hait le plus au monde.
Elle a donc été extrêmement soulagée de voir sa belle-mère se pointer l’autre jour et lui dire: «Va faire un tour. Je m’occupe de tout.» Eperdument reconnaissante, Cora a regretté toutes les fois où elle l’avait intérieurement traitée d’emmerdeuse et s’est fait la malle, en se sentant délicieusement légère sans poussette ni porte-bébé.
En ville, elle est tombée sur sa cousine Marianne: 22 ans, dreadlockée, piercée au nez, altermondialiste et fan d’Hugo Chavez, qui trouve les enfants «chiants, mais faut pas le prendre contre toi». Comme elle vit avec ses écouteurs iPod vissés dans les oreilles, Marianne a par ailleurs tendance à parler extrêmement fort. «Ça alors! Cora! a-t-elle braillé. On m’avait dit que t’étais enceinte! Mais je savais pas que c’était des jumeaux!» Cora l’a regardée sans comprendre: «Non, non, tu…» «T’es superbe, sans dec! Et ce bidon! Putain, quelle masse! On voit que c’est pour bientôt! Tu flippes à l’idée d’accoucher, hein?»
Ça n’empêche pas Cora de vivre des journées plutôt harassantes: en dépit de son charme ravageur, Sam n’a en effet réussi à extrorquer qu’une semaine de congé paternité à son chef, lequel est aujourd’hui l’être que Cora hait le plus au monde.
Elle a donc été extrêmement soulagée de voir sa belle-mère se pointer l’autre jour et lui dire: «Va faire un tour. Je m’occupe de tout.» Eperdument reconnaissante, Cora a regretté toutes les fois où elle l’avait intérieurement traitée d’emmerdeuse et s’est fait la malle, en se sentant délicieusement légère sans poussette ni porte-bébé.
En ville, elle est tombée sur sa cousine Marianne: 22 ans, dreadlockée, piercée au nez, altermondialiste et fan d’Hugo Chavez, qui trouve les enfants «chiants, mais faut pas le prendre contre toi». Comme elle vit avec ses écouteurs iPod vissés dans les oreilles, Marianne a par ailleurs tendance à parler extrêmement fort. «Ça alors! Cora! a-t-elle braillé. On m’avait dit que t’étais enceinte! Mais je savais pas que c’était des jumeaux!» Cora l’a regardée sans comprendre: «Non, non, tu…» «T’es superbe, sans dec! Et ce bidon! Putain, quelle masse! On voit que c’est pour bientôt! Tu flippes à l’idée d’accoucher, hein?»
9 juin 2007
Se montrer charitable
Il y a quelques jours, Lumi a ressenti l’impérieux besoin de changer d’air. «On pourrait filer deux semaines en Finlande, tous ensemble, avec Essi et les enfants, a-t-elle expliqué à Sean. On irait trouver ma mère à Helsinki. Et puis on louerait une bagnole et on se tirerait dans les forêts, par exemple dans la maison de Veera. Tu sais, avec ce merveilleux petit lac où t’avais adoré pêcher…»
A la perspective de devoir se saouler prochainement en compagnie de sa belle-mère dans un sauna, Sean s’est senti défaillir. Et l’évocation dudit petit lac a fait remonter en lui le souvenir de ces longues heures pénibles qu’il avait été obligé de passer à bord d’un canot avec le mari de Veera qui ne parlait que le suomi et refusait de le ramener à terre.
Sean a donc précipitamment levé les bras et secoué la tête d’un air exagérément désolé: «Sorry, honey, impossible… j’aurais adoré, mais j’ai le week-end avec Gloor… En plus Essi a l’air rétamé… Et puis, on est tellement bien, ici, avec les enfants…» Lumi l’a écouté attentivement, avant de concéder: «T’as raison, le plan Finlande, c’est pas une bonne idée.» Et elle est allée de ce pas dire à Essi la nounou de prendre une semaine de congé bien méritée.
Puis une fois Sean au boulot, Lumi s’est booké via Internet un last minute wellness à Marrakech, dans un hôtel interdit aux enfants. Avant d’appeler Gloor pour annuler le week-end: «Sean tenait tellement à passer ces quelques jours seuls avec les enfants à la maison, lui a-t-elle expliqué. Je n’ai pas eu le cœur de lui dire non.»
A la perspective de devoir se saouler prochainement en compagnie de sa belle-mère dans un sauna, Sean s’est senti défaillir. Et l’évocation dudit petit lac a fait remonter en lui le souvenir de ces longues heures pénibles qu’il avait été obligé de passer à bord d’un canot avec le mari de Veera qui ne parlait que le suomi et refusait de le ramener à terre.
Sean a donc précipitamment levé les bras et secoué la tête d’un air exagérément désolé: «Sorry, honey, impossible… j’aurais adoré, mais j’ai le week-end avec Gloor… En plus Essi a l’air rétamé… Et puis, on est tellement bien, ici, avec les enfants…» Lumi l’a écouté attentivement, avant de concéder: «T’as raison, le plan Finlande, c’est pas une bonne idée.» Et elle est allée de ce pas dire à Essi la nounou de prendre une semaine de congé bien méritée.
Puis une fois Sean au boulot, Lumi s’est booké via Internet un last minute wellness à Marrakech, dans un hôtel interdit aux enfants. Avant d’appeler Gloor pour annuler le week-end: «Sean tenait tellement à passer ces quelques jours seuls avec les enfants à la maison, lui a-t-elle expliqué. Je n’ai pas eu le cœur de lui dire non.»
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