25 juillet 2009

Aléas boutichambreurs

Sean m’a appelé hier à cinq heures du matin pour hululer lugubrement à mon oreille: «J’abandonne!» «T’abandonnes quoi?» «Tout! Le brainstorming! La Boutichambre!» «Mais on compte tous sur toi…» «Tu parles! Personne n’en a rien à cirer! J’arrive pas à en joindre un seul! Anke s’est barrée à Bornéo avec son nouveau mec et…» «Quel mec?» «Dany, je crois…» «T’en es sûr?!» «Bon, tu peux laisser une seconde de côté tes instincts concierges et te concentrer sur l’essentiel?» «Pardon.» «Donc voilà. Anke est à Bornéo, injoignable! Paolo a foutu le camp je sais pas où avec une fille et…» «Quelle fille?» «Non mais tu vas arrêter, là?» «Pardon. Continue…» «Bon, où j’en étais, moi? Ah oui! Chantal et Patrick, maintenant. Ils gardent gratuitement des vaches en altitude dans un mayen sans eau courante ni réseau mobile pour soutenir les paysans de montagne et… Pirkko, retourne te coucher. Il est cinq heures et <em>Daddy</em> travaille… Oui… Non… Va au lit, je te dis… Okay... Euh, t'es toujours là?» «Bien sûr.» «Oui, donc, Chantal et Patrick, on oublie.» «Et Isabel? Elle était pas censée t'aider?» «Si et c'est justement pour ça qu'elle avait envoyé Marion en séjour linguistique en Espagne. Mais elle a dû partir la récupérer d’urgence parce que la gamine refuse de s’alimenter et qu’elle sort plus de sa chambre et que la famille d’accueil menace d’appeler les flics et…» «Mais c’est insensé cette histoire! Tu peux me…» «Non, je te donne pas plus de détails, sinon j’arriverai jamais au bout!» «D'accord. Et Marc et Julie, alors?» «Partis aux Etats-Unis pour étrenner leur nouveau passeport biométrique!» «C’était ça leur motivation?» «Mais on s’en fout de leur motivation! Ce qui compte, c’est que je me retrouve seul avec Lumi et Juan pour monter une boutique en ligne, donc autant dire avec les personnes les moins fiables que je connaisse! Jamais on va y arriver! Mon dernier espoir, c’est Sam. Tu sais où il est?» «Euh, avec Cora et les enfants sur leur île croate…» «Eh ben voilà! Le coup de grâce! On est cuit, je te dis, on est…»

C’est à ce moment que le chéri a émis un grognement contarrié. Avant de me prendre le téléphone des mains, de quitter la chambre et de revenir une heure plus tard pour m'annoncer: «C’est bon, Sean va la faire, la boutique en ligne.» «Comment tu t'y es pris pour le faire changer d’avis?» «Je l’ai convaincu de l’avantage commercial de faire travailler ses enfants.» «Comment ça?» «Tu verras bien. Et tu me dois une grasse mat!»

Avis à tous les Chambreurs: à la rentrée, votre soap SBF préféré ouvrira sur ce blog les portes d'une Boutichambre abondamment garnie d’accessoires plus must have les uns que les autres. D’ici là, tout le staff de «Chambre avec vie» vous souhaite un été carrément joli.