18 avril 2006

Main de fer et gant de velours

Sam, le mari de Cora, est un magistral exemple d’égalité réussie entre les sexes: un champion du moitié-moitié jusqu’au bout, du partage spontané des tâches ménagères et de la paternité engagée. Il est toujours disponible pour aller chez le pédiatre, à la crèche, se lever la nuit, sauter dans la brèche quand sa fille est malade, soutenir à fond la carrière de Cora... En plus, côté look et boulot, Sam est au top. Un sacré jack pot, ce mec, se disent régulièrement les copines de Cora. Un sacré gâche-métier, pensent probablement leurs pendants mâles – qui sentent bien que même quand ils se donnent de la peine, ce n’est jamais aussi parfait qu’«avec Sam».

Mais récemment, Sam a chopé une irritation dans la paume de la main. Minuscule, d’abord, puis qui s’est rapidement étendue, de plus en plus cramoisie et douloureuse. Sam est donc allé chez le toubib. Lequel lui a dit: «J’ai comme l’impression que vous en faites trop, cette affection c’est un signe. Probablement psychosomatique.» Il a donc prescrit à Sam un traitement et lui a ordonné de limiter à son engagement côté tâches ménagères.

Cora, évidemment, n’a pas du tout aimé ces conclusions. Pour elle, le diagnostic de ce «dinosaure sexiste» n’est qu’un complot machiste en déguisement médical. Mais elle ne se laisse pas abattre et soutient Sam de son mieux: elle lui rappelle chaque soir de mettre sa crème et lui a acheté une paire de gants de ménage à sa taille, «parce que quand on est malade, c’est psychologiquement très important de ne pas se sentir diminué».