Mon armoire m’a fait savoir que nous avions atteint le point de non-retour et déclaré ma garde-robe zone sinistrée. J’ai donc rempli deux sacs Texaid et suis allée faire du shopping. Pour constater que les pantalons taille basse ont encore au moins une saison devant eux. Tout comme le lavage de cerveau auquel la gent féminine a souscrit depuis que quelqu’un a décidé que la taille n’était plus située à la taille, mais au niveau des hanches et de la raie des fesses.
Anatomiquement parlant, le pantalon taille basse a été conçu pour habiller des extraterrestres. Pourtant, la femelle humaine s’acharne à croire qu’il est fait pour elle. Et que si elle n’arrive pas à l’enfiler, c’est de sa faute. Alors elle pousse, elle tire à hue et à dia. Et constate, une fois dedans, que ce ses gambettes sont devenues des jambonneaux hideusement courtauds et ses petites poignées d’amour un pneu de semi-remorque. Mais elle est vaillante et se dit: «Le froc est adorable. Faut juste que je maigrisse.»
En fait, le pantalon taille basse est une poule aux œufs d’or. Il fait phénoménalement augmenter la probabilité qu’on se trouve obèse et qu’on dépense de l’argent pour être enfin digne de lui: en régimes, fitness, conseils diététiques, plats weight watchers…
Mais tout espoir n’est pas perdu. Après tout, nos mamans s’étaient bien révoltées en mettant leurs soutifs au bûcher. Alors qui sait, un jour peut-être, nous déciderons nous aussi de griller des kilos de marshmallows vengeurs sur un feu de strings et de jeans Miss Sixty.