Pour les vacances, le chéri, les enfants et moi avons mis les bouts vers les côtes italiennes juste avant le rush de juillet. Et profité pour la dernière fois du hors-saison, de ses plages vides et de ses prix planchers. Comme notre aîné commence l’école enfantine, nous sommes en effet condamnés dès les prochaines vacances – et pour les dix prochaines années - à partir en même temps que «le troupeau», comme disent avec mépris les DINK (Double Income No Kids). «Le troupeau» étant, vous l’aurez compris, ces femmes et ces hommes que la société et l’économie s’acharnent à punir d’avoir fait des enfants en les entassant dans des bouchons autoroutiers et en les rackettant.
Comme nos bambins ont roupillé tous les jours jusqu’à 11 heures, nos vacances ont pris des allures d’éblouissante réussite. Notre secret? La méthode du jet lag, qui devrait figurer dans tous les manuels de puériculture en tant que sésame de la grasse mat. Jet-laguer un enfant est assez simple, il suffit de lui interdire au moins deux soirs de suite d’aller se coucher avant 22 heures. Et s’il a besoin de soutien, ne pas hésiter, céder à tous ses caprices, le gaver de gelati...
Après deux jours de ce régime, il est bien décalé, dort ferme et vous aussi. En plus, votre estime de soi fait un bon colossal. Parce que réussir à faire dormir ses enfants jusqu’à 11 heures, cela permet de se sentir aussi fortiches que les DINK. Et de croire de nouveau à des assertions illusoires du genre: «On peut très bien avoir des enfants sans devenir leur esclave.»