8 novembre 2008

Do You Read Me? Roger?

Sean est au fond du trou. D’abord parce qu’il a été viré pour cause de crise financière. Ensuite, parce que son intuition boursière est morte, trahie par le MMI.

Pour bien comprendre le MMI, il faut savoir que Sean est fan de Federer. A ses yeux, Roger est ce que la Suisse a fait de plus fabuleux. Donc quand Federer a été dégommé de son trône par Nadal, à Wimbledon, Sean a d’abord été stupéfait, scandalisé. Comment était-ce possible? Il y avait forcément quelque chose. Mais quoi? Alors que son héros endurait stoïquement l’humiliation de la défaite face aux chaînes de télé, Sean se creusait les méninges. Puis la caméra a zoomé sur la girlfriend de Roger, effondrée elle aussi. Et du fond de la pénombre britannique, Mirka Vavrinec est apparue à Sean dans toute sa… massivité. Là, Sean a su: tant qu’elle continuerait d’engraisser, Roger continuerait à perdre. Le Mirka-Mass-Index (MMI) était né.

Le MMI s’est avéré un infaillible instrument de prédiction pour les issues de tournoi: Monte-Carlo, Rome, Hambourg? Toronto, Cincinnati, Pékin? L’équation était toujours la même: MMI inchangé ou en progression = Roger <em>out</em>. Puis dans la foulée, Sean a découvert que le MMI avait également un effet boursier: tant que Roger se rétamait, l’explosion de la bulle spéculative était repoussée. Ergo: tant que Mirka Vavrinec ne se mettrait pas au régime, Sean avait les fesses au sec. Il était un génie!

Puis tout s’est cassé la gueule. Roger a gagné New York, alors que le MMI n’avait pas bougé, nom d'un chien! Et puis la bulle a pété et Wall Street a bu la tasse. Sean a spéculé sur un effet correctif du MMI (Roger s’est planté à Madrid). Mais le répit n’a été que de courte durée et le coup de grâce lui a été asséné à Bâle: Federer a remporté les Davidoff Swiss Indoors (en dépit d’un MMI en évidente progression!), l’action UBS a atteint un plancher historique et Sean a été viré.

Sean est donc au fond du trou. Mais il croit toujours au potentiel du MMI et envisage une reconversion. Dans le secteur wellness, par exemple: Mirka Vavrinec pourrait l’adopter comme coach – à condition de lui pardonner, évidemment.