Anke est arrivée chez Paolo avec vingt minutes de retard, histoire de bien afficher sa désinvolture. Elle était en train de se composer un air blasé, lorsque Paolo a ouvert la porte, offrant dans l’embrasure un spectacle… comment dire… merdique – le survête pourri, le tif hirsute, le visage bouffi par le rhume. «Désolé, a-t-il soufflé, je suis out. Je voulais t’appeler, mais j’ai versé. Tu entres quand même? Je te sers un verre, un thé?» Anke a fait «Ouais d'accord» sans conviction en prenant son air mais-c’est-bien-parce-que-t’insistes.
Après avoir mis en route la bouilloire, Paolo s’est effondré dans le canapé en face du fauteuil où elle avait pris place. Et c’est là que c’est arrivé. Que cette inexplicable tache claire est apparue sur le cuir du canapé… Juste entre ses jambes… Son…! Sa…! Nom de Dieu!
Anke a mis quelques secondes à s’en remettre. Puis elle a esquissé un geste évocateur en direction de l’entre-jambes de Paolo, offert à la vue de tous grâce aux trous du survête pourri: «Euh, là, t’as...» Paolo a froncé les sourcils et baissé la tête pour regarder. Anke anticipait déjà avec délectation ses rougissements, ses excuses bredouillées, vaines…! Mais Paolo n’a pas rougi le moins du monde. Il a juste dit «Oups!» et fait disparaître le corps du délit par le même trou d’un geste scandaleusement… routinier! Anke était abasourdie. OUPS!? Il s’était vautré avec son truc à l’air et ça lui arrachait juste un… OUPS!? Elle allait le tuer!!
Mais la voix de Britney Spears est tout a coup montée d’une voiture qui passait sous les fenêtres, musique à coin. Et lui a coupé la chique en emplissant le salon durant quelques secondes d’un dansant «Oops!… I did it again!»