J’ai rencontré Cora l’autre jour, précédée de sa poussette trekking à roues mobiles individuelles et à pneus profilés. Nous nous sommes fait des becs, congratulées sur nos «super mines» respectives et racontées nos vacances autour d’un verre sur une terasse.
Ses vacances, Cora les a passées – hors-saison et hors-«troupeau», évidemment – avec son mari Sam et leur exquise petite Tessa sur un îlot croate «magnifique» où «le cousin de la femme d’un copain» possède une maison «incroyable», à deux pas d’une eau «hypercristalline». Leur quotidien s’est joué durant deux semaines entre barbotte, playa de galets, barbecue et verres de rouge (Cora peut enfin se la jouer un peu pochtronne, elle n’allaite plus). En un mot, le paradis.
Mais Dame Nature est venue coller une imperfection majeure sur ce tableau enchanteur (et presque DINK, il faut bien l’admettre), en faisant un come back inopiné dans l’organisme de Cora via… le retour de couches. «Et évidemment je n’avais rien pris, a poursuivi Cora en se mettant tout à coup à chuchoter. Pas même un vieux Tampax qui aurait traîné au fond de la valise. Et tu penses bien que sur cette île plantée dans le cul du monde, zéro magase à l’horizon!»
«Alors tu as fait comment?» ais-je voulu savoir en chuchotant moi aussi et en me penchant par-dessus la table. Cora a alors fait une petite grimace embarrassée et regardé autour d’elle avant de faire un aveu pas DINK du tout: «Ben j’ai pas eu d’autre choix que de prendre les Pampers de Tessa et de les découper aux ciseaux à ongles.»